La concession faite par les autorités en invitant des instances internationales à dépêcher leurs représentants pour la surveillance de ces élections est un «piège» et cette invitation est qualifiée d'«intox et de manipulation», estime le RCD. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) menace de boycotter les prochaines élections législatives. Le parti de Saïd Sadi émet des réserves sur la démarche adoptée par le pouvoir pour la préparation de ce rendez-vous «important». «A moins d'être reportées à une date ultérieure, les législatives de 2012 n'échapperont pas à la traditionnelle répartition des quotas décidée par les officines, politique qui est à la base de la régression nationale», affirme le RCD dans un communiqué rendu public hier. La concession faite par les autorités en invitant des instances internationales à dépêcher «d'une manière significative» leurs représentants pour la surveillance de ces élections est, estime le RCD, un «piège». Qualifiant cette invitation d'«intox et de manipulation», il est rappelé dans le communiqué que «la surveillance internationale comporte deux volets : la préparation et l'observation». Ce qui n'est pas inscrit dans la démarche du régime qui opte, précise la même source, pour le schéma traditionnel qui consiste à confier exclusivement le volet de la préparation à l'administration. Un schéma qui a toujours été critiqué. «Pour ce qui le concerne, le RCD a toujours été clair : il ne peut y avoir d'élections crédibles si les conditions sérieuses d'une surveillance internationale, tant au plan de la préparation que de l'observation, ne sont pas réunies. Participer au détournement de la volonté populaire au moment où les contestations rappellent quotidiennement dans le pays et la région, l'impératif de faire du citoyen l'acteur et l'arbitre de la vie publique, reviendrait à se rendre complice d'un système qui a renié et trahi les sacrifices et les espoirs du peuple algérien», précise-t-on dans le même communiqué. Rappelant la récente expérience tunisienne où l'organisation des élections de l'Assemblée constituante a été confiée à une instance indépendante avec une présence massive d'observateurs internationaux, le RCD estime que le pouvoir algérien fait le contraire. Ce dernier, enchaîne le RCD, donne l'impression d'ignorer la phase de préparation où se joue l'essentiel d'une élection. «Le fichier électoral où une même personne est inscrite 3, 4 voire 10 fois est toujours en vigueur. Un stock de près de 3 millions de voix est prêt à être distribué entre les quotas retenus. La concentration des bureaux et la gestion des centres de vote dépendront, cette fois encore, du seul bon vouloir de l'administration», dénonce le RCD.