La sinistre Organisation armée secrète (OAS) a fait, entre 1961 et 1962 à Oran, plus de 1100 victimes civiles algériennes, a affirmé avant-hier l'historien Sadek Benkada. S'appuyant sur une étude sur les victimes de cette organisation terroriste dans la ville d'Oran, entamée en 2002 et non encore achevée Sadek Benkada a précisé qu'il est «difficile de déterminer le nombre exact des victimes des crimes commis par l'OAS», ajoutant que plusieurs de ces victimes «n'ont pas été inscrites sur les registres de décès de l'état civil». La non-inscription des victimes de l'OAS résulte de plusieurs facteurs, a affirmé cet historien dans une conférence intitulée «Villes et massacres collectifs : le cas d'Oran 1961-1962», organisée par le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC). «Dans certains cas on enterrait les victimes dans l'urgence, sans recourir à l'état civil, dans d'autres, les victimes étaient méconnaissables, le lynchage étant l'une des méthodes d'exécution de l'OAS» a-t-il expliqué, ajoutant que dans certains cas, les assassins de l'OAS tuent et enterrent leurs victimes. Lors de la période post-indépendance du pays (1963-1964), a ajouté M. Benkada, plusieurs nouveaux locataires de maisons coloniales avaient découvert des ossements humains dans les caves et les jardins. «Une grande majorité des victimes des ‘massacres des routes' perpétrés par de faux officiers de l'armée française, érigeant de faux barrage sur la route reliant Oran et Tlemcen, n'a pas été inscrite sur les registres» de l'état civil, a-t-il en outre révélé.