Le conseil consultatif national du mouvement Ennahda a décidé, samedi à Alger, de la participation du mouvement aux législatives prévues le 10 mai prochain sur des listes électorales «communes» avec d'autres formations islamistes. Dans une déclaration rendue publique au terme de la session extraordinaire de son conseil consultatif national, parvenue hier à notre rédaction, le mouvement a expliqué sa décision par la nécessité de «réaliser le rêve des chouhada et concrétiser la Déclaration du 1er novembre, en établissant un Etat démocratique et social souverain dans le cadre des principes islamiques», lit-on dans la déclaration. Le mouvement, qui a appelé par là même les citoyens à se rendre massivement aux urnes le jour du scrutin pour réaliser cet objectif, a décidé d'«œuvrer à faire aboutir l'initiative de l'alliance qu'il s'est faite sienne pour établir la liste unifiée lors des législatives du 10 mai 2012», précise le même document. Le conseil consultatif national du mouvement a, dans la foulée, préconisé un ensemble de mesures pour garantir la transparence du scrutin. Il a plaidé ainsi pour «la neutralité totale de l'administration» lors de ces élections et «le renforcement des prérogatives des magistrats» pour leur permettre, explique le document, d'accomplir leurs devoirs durant toutes les étapes du processus électoral. Par ailleurs, le mouvement a demandé de renforcer la Commission nationale indépendante de surveillance des élections pour assurer la transparence du scrutin. L'initiative de listes communes de la mouvance islamiste, rendue publique par le leader d'El Islah Hamlaoui Akkouchi, a suscité moult «réserves» de la part de ses deux partenaires (Ennahda et MSP), sans doute par «calcul» et autre esprit de «leadership», a fini par être «adoptée» par les 3 formations qui «ouvrent les protes» à d'autres partis, affirmant comme l'a fait hier Soltani que ce sont les exécutifs des trois formations qui ont entériné la décision, cachant ainsi chacun ses réelles intentions. Abdellah Djaballah, chef de file du Parti pour la justice et le développement (PJD), s'oppose à une telle alliance. «Si alliance il y aura, elle devra se faire en fonction des résultats obtenus par chaque formation», a-t-il soutenu. D'autres formations, à l'instar du parti d'Abdelmadjid Menasra, le Front du changement (FC), ou du Front pour une Algérie nouvelle (FAN) de Djamel Benabdeslam, sont favorables à une telle proposition mais ne se sont pas encore prononcés sur leur adhésion à cette nouvelle alliance dont la proclamation officielle se fera «prochainement».