Le président français, Nicolas Sarkozy, persiste et signe. «Le système colonial était injuste», a-t-il réaffirmé mercredi devant les représentants des rapatriés. «La France doit reconnaître que le colonialisme était injuste», a-t-il souligné. A l'heure où les harkis s'attendaient à un autre discours, ceux-ci étaient étonnés, voire surpris, d'entendre l'orateur blâmer le colonialisme. Le président français a indiqué, mercredi à Constantine, que «le système colonial était injuste par nature et ne pouvait être vécu autrement que comme une entreprise d'asservissement et d'exploitation». Dans une déclaration rapportée par le journal français, Le Monde, Bernard Coll, secrétaire général de l'association Jeune pied-noir, a qualifié les propos de Sarkozy comme étant «un discours d'une grande lâcheté politique». La même source reproche au chef de l'Etat français le fait de ne pas tenir son engagement et sa promesse de campagne faite aux représentants des harkis, celle de reconnaître «officiellement la responsabilité de la France dans l'abandon et le massacre des harkis», rapporte Le Monde. Voulant, toutefois, détendre l'atmosphère, Sarkozy a tenu à rappeler qu'«il y avait un système injuste, mais beaucoup de braves gens à l'intérieur de ce système». S'exprimant davantage sur la position de la France envers la situation des harkis, Nicolas Sarkozy a estimé que «la France a une dette et la France leur doit réparation». Par la même occasion, le président français déclare qu'il est du devoir de la France de rendre honneur et hommage aux harkis engagés par l'armée française durant la guerre d'Algérie. Après avoir reconnu que «le système colonial était injuste», Nicolas Sarkozy a «honoré» les musulmans de l'armée française pendant la guerre en Algérie. «Il est légitime et juste qu'ils (les harkis) reçoivent l'hommage solennel de la nation», a déclaré le président français. D'après le chef de l'Etat français, il s'agit d'une «question d'honneur» pour la France, qui doit réparer «les fautes qui ont été commises». Le président français a souligné que sa génération devait «porter le discours de la réconciliation» entre les deux pays. «Justement, parce que ma génération n'a pas connu les souffrances que vous avez connues», a-t-il affirmé.