Le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, est depuis hier après-midi à Koweit City pour participer, à la tête de la délégation algérienne, au 13e Forum international de l'énergie. L'Algérie sera avec les Pays-Bas le co-hôte de cette rencontre qualifiée de très importante en raison de la tension internationale sur les prix du pétrole. M. Yousfi, accompagné des cadres de son département et de ceux de la Sonatrach, présidera une session intitulée «réussir la durabilité environnementale et sociale, basses émissions et accès pour tous». Le ministre, qui ne manquera pas de «rechercher» de nouveaux partenariats, rencontrera en marge de ce forum des ministres chargés de l'Energie de plusieurs pays ainsi que des présidents de compagnies pétrolières. M. Yousfi abordera avec ses homologues notamment l'évolution des marchés de l'énergie, la demande d'énergie future, l'efficacité énergétique et l'accès à l'énergie pour tous. Les ministres et autres représentants des 88 pays du Forum, qui représentent ensemble 90% de l'offre et de la demande mondiale de gaz et de pétrole, se sont donné rendez-vous pour discuter des problèmes de l'énergie de l'heure. Le principal sujet au menu est la volatilité des cours du pétrole brut qui se sont maintenus au-dessus de 100 dollars le baril durant presque toute l'année dernière et ont atteint au début du mois leur sommet depuis deux ans et demi à Londres, à plus de 128 dollars, tirés par les tensions au Moyen-Orient. La menace d'un éventuel blocage par l'Iran du détroit d'Ormuz, où transite une grande partie du trafic pétrolier mondial, en rétorsion à l'embargo européen sur le pétrole iranien et à d'éventuelles frappes sur les installations nucléaires iraniennes, est dans tous les esprits. Le Forum intervient sur fond de «circonstances exceptionnelles», et «les menaces à propos du détroit d'Ormuz, la crise de la zone euro, la spéculation et la hausse des prix (du pétrole) rendent la situation plus complexe», a reconnu dimanche le ministre koweïtien du Pétrole, Hani Hussein, dans un entretien télévisé, selon l'agence de presse koweïtie Kuna. Dans ce contexte délicat, tous les participants à ce forum s'accordent sur la nécessité de réduire la volatilité des prix du pétrole. Celle-ci «est un souci permanent qui affecte aussi bien les producteurs que les consommateurs», déstabilisant les projets d'investissements des premiers et sapant la croissance des seconds, souligne un document de travail rédigé par le secrétariat du forum. Par ailleurs, les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) soulignent dans leur document préparatoire «qu'il n'y a pas eu de pénurie de pétrole» en 2011, les autres pays producteurs ayant compensé l'absence de brut libyen et attribué la remontée des prix à une spéculation incontrôlée et déconnectée de l'offre et de la demande.