Trois ressortissants maliens sont activement recherchés, dans le cadre de la lutte antiterroriste, par les services de sécurité qui ont communiqué les noms et prénoms des suspects à l'ensemble des postes sur le territoire national, avons-nous appris de source crédible. Les trois ressortissants étrangers sont suspectés de préparer des attentats terroristes en Algérie, ajoute la source. Les trois suspects viennent donc s'ajouter à une nouvelle liste de 63 terroristes (voir notre édition du 20 février 2012), dont deux candidats à des attentats suicide (kamikazes), et trois ressortissants libyens du Groupe islamique combattant libyen (GICL), établie par les services de sécurité peu de temps avant les prochaines élections législatives, dont la date est fixée au 10 mai. Parmi les 63 terroristes, rappelle-t-on, figurent deux kamikazes potentiels, Youcef Ben Tayeb, alias Oussama Abou Sofiane, et Aziz Hatem, alias Abou Zoubir Abou Youcef, ainsi que trois ressortissants libyens, connus par leurs pseudonymes Abou Mouhadjer, Abou Mounhader et Abou Sakhr. A rappeler également que les premiers résultats de l'enquête sur l'attentat suicide qui a ciblé le siège du groupement de la wilaya de Tamanrasset, le 3 mars dernier, révèlent entre autres que la Toyota Station piégée, contenant 200 kilogrammes de TNT, était conduite par deux kamikazes étrangers (voir notre édition du 6 mars 2011). Le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC, devenu «Aqmi») avait, il y a quelque temps, accueilli dans ses maquis en Algérie des «djihadistes» de différentes nationalités, dont des Tunisiens et Libyens, pour les «entraîner», sans qu'aucun attentat suicide ne soit perpétré par ces terroristes venus d'autres pays. Ce qui augure d'une nouvelle donne qui consiste en l'infiltration de terroristes étrangers venus cette fois en Algérie non pour des «entraînements» mais pour y perpétrer des attentats. L'explication du «changement» de stratégie ne se trouve fort probablement pas chez les larbins d'Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, actuel «émir» national d'«Aqmi» mais chez les commanditaires qui, tapis dans l'ombre, tentent de provoquer l'instabilité en Algérie, comme celle enregistrée dans les pays gagnés par le «Printemps arabe». L'acharnement terroriste s'expliquerait-il, cette fois, du fait que, contrairement aux souhaits des commanditaires, l'Algérie n'ait pas connu le sort réservé à d'autres pays arabes, dont la Libye ? Comprendre le terrorisme, en Algérie, encouragerait à répondre par l'affirmative. Des kamikazes étrangers sur le sol algérien D'abord, il y a ce «Mouvement pour l'unicité et le jihad dans l'Afrique de l'Ouest (Mujao)» qui a revendiqué l'attentat suicide de Tamanrasset. L'organisation terroriste dont on ne connaît rien, sauf qu'elle serait dirigée par un ressortissant mauritanien Hamada O Mohamed Khayrou, alias Anou Quemquem, dont la venue au monde a été annoncée en décembre 2011, a, en un temps record, pu se placer après de nombreuses années. Qui finance et arme le Mujao ? Pas de réponse, comme est également énigmatique le fait que cette organisation, et comme son nom l'indique, censée sévir en Afrique de l'Ouest, a perpétré un attentat de cet ampleur (et surtout avec de tels moyens), en Afrique du Nord ! Le GSPC devenu «Aqmi» ne pourrait «recruter» des kamikazes étrangers avec autant de facilité si l'organisation terroriste n'est pas aidée par des parties préférant rester dans l'«anonymat». En effet, est-il utile de noter que la nébuleuse, dirigée par Abdelmalek Droukdel, a des années durant «déçu» des «djihadistes» arabes et autres. «Aqmi» leur avait fait miroiter des entraînements, dans ses maquis, pour «aller combattre en Irak», avant de leur signifier que «la priorité doit être accordée au djihad en Algérie». Ceux qui parmi les «djihadistes» étrangers qui ont pu s'enfuir et quitter les maquis de l'organisation terroriste ne sont plus jamais revenus. Il est depuis difficile pour «Aqmi», comme il le serait fort probablement pour l'énigmatique «Mujao» de «recruter» des «djihadistes» étrangers ou locaux pour perpétrer des attentats sur le sol algérien sans aides financières et d'armements, de parties étrangères tapies dans l'ombre. Le devoir de réserve et les vérités d'Ahmed Ouyahia Ce n'est pas un hasard, au vu de toute la situation, qu'Ahmed Ouyahia a déclaré, lors de la clôture de la rencontre consacrée aux jeunes, organisée par le Rassemblement national démocratique (RND), que «99% des demandes de visas touristiques d'une semaine déposées par les jeunes sont rejetées, certains ateliers européens adressent des invitations aux jeunes Algériens en vue de les initier à des printemps et autres révolutions colorées». Le secrétaire général du RND disait peut-être des choses qu'il ne pouvait dire en tant que Premier ministre. Devoir de réserve oblige. Ahmed Ouyahia a ajouté que «le grand peuple algérien a pu défendre sa patrie et de façon digne contre "Sant' Egidio en temps de crise lorsque le pays vivait sous embargo, et ce sans utiliser ni blindés ni argent"», et de lancer qu'«il sera là pour rééditer son exploit». «Le grand peuple algérien qui a pu sauver l'Algérie dans sa plus grave situation sera là pour rééditer son exploit.» Le secrétaire général du RND a rappelé que les jeunes «ont été entraînés vers la mort sans savoir pourquoi ils devaient mourir», et que «ceux qui les ont entraînés dans les rangs du terrorisme sont les mêmes qui s'égosillent encore aujourd'hui dans les tribunes de Londres, de Doha et de Genève et appellent au retour du FIS dissous». C'est un chef de parti qui s'exprimait, mais aussi un Premier ministre informé de par son poste officiel.