Enlevé par quatre individus armés mardi dernier vers 16 h à Mekla, à 25 km à l'est de Tizi Ouzou, Belkacem Mokrane, propriétaire d'une carrière d'agrégats, a été libéré sain et sauf par ses ravisseurs hier matin vers 8 h, d'après une source sécuritaire. L'otage a été relâché à l'entrée du village Aït Meraou, commune d'Aït Aguacha, relevant de la daïra de Larbaâ Nath Irathen, à 20 km au sud-est du chef-lieu de la wilaya. C'est la victime en personne qui a contacté par téléphone son frère pour venir la chercher. Rappelons que depuis l'enlèvement de ce père de famille âgé de 50 ans, mardi au lieudit Alma, les ravisseurs ont contacté à deux reprises les membres de sa famille. Une forte rançon aurait été exigée par les auteurs du rapt contre sa libération. Aucune information sur le versement ou non d'une rançon aux ravisseurs contre la libération de la 67e victime de kidnapping à Tizi Ouzou n'a filtré, aucun proche de la famille n'ayant voulu s'exprimer sur ce sujet. Une forte mobilisation a été décidée par les comités de villages de la commune de Mekla, qui se sont constitués en coordination pour libérer l'otage sans aucune condition. Ils ont décidé d'organiser deux marches, l'une au chef-lieu communal, l'autre à Tizi Ouzou même ce dimanche, si la victime n'était pas libérée. A Takhlidjt, village de la victime, la libération de Belkacem Mokrane a été accueillie avec une grande joie par ses proches et les habitants de la région. Selon une source locale, la victime qui est arrivée vers 10 h chez elle, accueillie par des youyous, a tenu à remercier les citoyens présents sur les lieux et la cellule de crise installée quelques heures après son enlèvement. «C'est grâce à votre mobilisation qu'ils m'ont libéré. Je vous remercie tous pour votre élan de solidarité. Je suis vraiment fatigué. Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit depuis l'enlèvement mardi soir», se contentera de déclarer l'otage avec émotion à la foule nombreuse qui l'attendait avec impatience. Ses proches ont été aussi soulagés par la fin heureuse de cette épreuve qu'ils n'ont jamais pensé subir. C'est le premier cas d'enlèvement dans cette commune de Kabylie qui a été épargnée jusque-là par ce phénomène dont l'avènement remonte à 2005. Sur les 67 personnes enlevées, la plupart ont versé de fortes sommes d'argent aux groupes armés contre leur libération. Les auteurs d'enlèvements visent en particulier les entrepreneurs et les personnes riches de la région. Certaines des victimes ont été libérées sans aucune contrepartie grâce à la mobilisation des citoyens. La plupart des cas d'enlèvements n'ont jamais été élucidés par les services de sécurité. Les communes du sud de la wilaya sont les plus touchées par ce phénomène.