Photo : Sahel Par Amar Rafa Le secrétaire général du Mouvement populaire algérien (MPA), M. Benyounès, a indiqué que son parti déposera son dossier d'agrément auprès du ministère de l'Intérieur, lundi ou au plus tard mardi, après que le congrès constitutif eut procédé à l'élection du conseil national et du secrétaire général, ainsi que l'adoption des deux résolutions portant sur le statut du parti et la motion de politique générale du parti. Amara Benyounès a indiqué que son parti participera aux prochaines élections législatives affirmant que cette question est «définitivement réglée depuis longtemps. Je pense que par rapport aux élections, soit on décide de créer un parti politique, et dans ce cas-là la seule manière de participer à la vie publique et politique est de prendre part aux élections. Le jour où je serais personnellement convaincu qu'il n'y a pas de place pour les élections en Algérie, je cesserai de faire de la politique». Et de révéler : «Moi personnellement, je n'ai pas l'intention de battre le record d'Algérie dans l'opposition. Je ne suis pas né pour être dans l'opposition.» D'après lui, «les responsables politiques doivent comprendre que s'ils veulent arriver au pouvoir, ils ne peuvent le faire que par les urnes. Les histoires de putschs militaires, c'est terminé. Nous sommes au troisième millénaire, il n'est pas possible que les gens attendent que l'armée les ramène au palais d'El Mouradia sur un char. Les insurrections populaires aussi débouchent sur la victoire du courant intégriste». Par conséquent, «la seule solution qui reste aux démocrates algériens est la participation aux élections, même si elle n'est pas la meilleure solution, et même si nous savons que les élections ne vont pas se dérouler à la suédoise, ou à la suisse», a poursuivi M. Benyounès. Selon lui, «la meilleure arme contre la fraude électorale est la participation».Amara Benyounès a ensuite souligné la nécessité de créer une coordination de partis pour surveiller les élections. Car «personne de nous n'a les capacités de surveiller les élections seul. Il faut à peu près 60 000 militants répartis sur le territoire national pour surveiller tous les centres et bureaux de vote», a-t-il expliqué. En affirmant, que «les alliances sont le drame des démocrates algériens», M. Benyounès a indiqué que «quand on pense que les responsables des partis démocrates en Algérie sont là depuis 23 ans, qu'ils n'ont jamais pris de thé ensemble, il n'est pas facile de parler alliance avant les élections». D'autant plus, dit-il, que «dans le camp des démocrates, il y a des partis qui ont pris la décision de boycotter les élections, et d'autres qui sont en train d'en débattre, le problème de la participation n'est pas encore réglé». Mais «de toutes les manières, nous serons condamnés après les élections à aller vers des alliances post-électorales, parce que ce sera la seule manière de constituer une majorité de démocrates dans la prochaine Assemblée, et pouvoir former un gouvernement à majorité de démocrates.» Interrogé au sujet de son discours anti-intégriste, Amara Benyounès dira : «Il n'y aura absolument jamais de recul dans le discours du MPA par rapport au fondamentalisme.» Cependant, a-t-il précisé, «nous n'allons être l'instrument de personne. Il y a des parties dans ce pays qui veulent jouer le rôle d'arbitres. Il n'y aura pas d'arbitres lors de ces élections. Tout le monde doit absolument se battre. Nous allons nous battre autour de notre programme, nos idées, mais nous n'allons pas être l'instrument des autres. Nous n'allons pas être les ‘‘bourourous'' de quelques-uns contre les islamistes», a-t-il tranché. «Je ne pense pas que le peuple algérien votera encore une fois pour le courant intégriste, et je suis convaincu que le taux de participation sera fort, et qu'il est exclu que ce courant remporte les prochaines élections», a-t-il encore estimé. «Nos ambitions, c'est d'être les premiers. Et ce sera le peuple algérien qui en décidera le 10 mai», a-t-il dit avant d'ajouter sur un ton catégorique : «Je défie quiconque que si les élections seront transparentes, tout le monde sera surpris de ce qui sortira des urnes le 10 mai prochain.» Pour autant, il a mis en garde contre le traitement de l'Entv, qu'il a qualifié d'être «l'un des plus grands dangers qui menacent les prochaines élections». Il dira que le parti présentera des femmes dans 30% de ses listes électorales, soulignant la nécessité que la femme s'implique politiquement et qu'elle accède aux postes de décisions au sein des partis. Il a, par ailleurs, souligné la nécessité que les responsables de l'Etat cessent d'utiliser les moyens de l'Etat pour la campagne au profit de leurs partis, qu'il considère comme «une fraude électorale», mais en refusant l'option de la démission des ministres, qu'il qualifie d'«hérésie politique». Il a en outre interpellé le président de la République à intervenir pour appliquer les lois de la République à l'encontre de ceux qui bafouent la Constitution en refusant de se lever pour saluer l'hymne national, et promis que beaucoup d'édifices et de stèles seront érigés à la mémoire de Mohamed Lamari.