Le Conseil constitutionnel vient de connaître son nouveau président en la personne de Tayeb Belaiz, ministre de la Justice, garde des Sceaux qui a été nommé jeudi dernier par le président Bouteflika à la tête de cette institution, l'une des plus influentes structures de décision dans l'organigramme de l'Etat. Un communiqué lapidaire de la présidence de la République annonce cette décision : «Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a pris, ce jour, un décret présidentiel portant nomination de M. Tayeb Belaïz en qualité de président du Conseil constitutionnel, conformément à l'article 164 de la Constitution, en remplacement de M. Boualem Bessaieh», est-il noté dans le document rendu public jeudi. C'est en septembre dernier que le mandat de Bessaieh à la tête du Conseil constitutionnel était arrivé à terme. Le fait qu'il ait été mis autant de temps pour que son successeur soit désigné officiellement par le premier magistrat du pays, le seul à jouir d'une telle prérogative, est-il révélateur qu'outre Belaiz, d'autres postulants plus au moins potentiels étaient dans le champ de vision de Bouteflika, à telle enseigne que son choix définitif était difficile ? L'ancien membre du Conseil constitutionnel et ancien ministre de la Justice, Ghaouti Mekamcha répond à cette question par l'affirmative. «Oui, il paraît évident que plusieurs noms ont été proposés au président de la République pour le remplacement de M.Bessaih. Si le chef de l'Etat a privilégié Belaiz, il ne faut pas perdre de vue que ce dernier est l'un des commis de l'Etat qui jouit de sa totale confiance», a-t-il soutenu. Questionné sur les enjeux de cette nomination, Mekamcha explique que la seule lecture que l'on peut faire dans l'immédiat est celle obéissant à la logique «d'assurer une stabilité dans la continuité du fonctionnement du Conseil constitutionnel». De toutes les manières, poursuit notre interlocuteur, «un remaniement gouvernemental est attendu au lendemain des élections législatives et rien ne dit que Tayeb Belaiz sera maintenu à son poste de ministre de la Justice». Un intérimaire désigné incessamment Ghaouti Mekemcha affirme en outre que Tayeb Belaiz ne peut être à la fois désigné président du Conseil constitutionnel et continuer à assurer sa fonctions de ministre de la Justice, ce qui de son avis, est tout simplement illégal. "Du point de vue réglementaire, il ne peut y avoir cumul de fonctions. Il faut s'attendre à ce que soit désigné un intérimaire à Tayeb Belaiz et non une nomination entière", a indiqué notre interlocuteur. La dernière mission de Tayeb Belaiz en sa qualité de ministre de la Justice a été donc celle qui l'a conduit aux Emirats Arabes Unies (EAU) sur invitation de son homologue en poste à Abu Dhabi. Cette visite qui s'inscrit dans le cadre du renforcement de relations bilatérales entre l'Algérie et les Emirats Arabes Unies s'est achevée jeudi, jour de retour de la délégation algérienne à Alger. Durant son séjour à Abu Dhabi, le désormais ex ministre de la Justice a été reçu par Benrached El Mektoum, vice président des EAU et président du Conseil des ministres dans son pays, apprend- on de sources concordantes. Sa nouvelle mission en tant que président du Conseil constitutionnel consiste en la validation des résultats du scrutin des législatives, avec une trentaine de partis politiques en lice, ainsi que l'homologation des futurs amendements qui seront intégrés dans la prochaine Constitution qui sera soumise à une nouvelle révision lors de la prochaine législature parlementaire