Bouguerra Soltani, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) a avancé, hier, que deux ministres de son parti participeront aux législatives du 10 mai prochain. Ainsi, Amar Ghoul, ministre des Travaux publics est tête de liste de l'Alliance de l'Algérie verte à Alger et celui des Ressources halieutiques, Abdellah Khanafou, est en tête de liste de l'alliance à Tlemcen. Deux de ces ministres, Mustapha Benbada et Smaïl Mimoune respectivement en charge du Commerce et du Tourisme «se sont abstenus de participer à ce rendez-vous électoral, préférant laisser la place aux jeunes», a-t-il fait savoir hier lors de son passage à l'émission «Points sur les ï» de Radio Algérie Internationale. «C'est encore une hypothèse mais j'estime qu'il faut les maintenir en raison de leur bonne prestation et popularité», a-t-il dit. Il a écarté sa propre candidature à la députation. «Je ne suis pas en position de concurrencer mes enfants et mes frères», a-t-il dit en confirmant l'abstention de M. Akouchi et la candidature à Médéa de Rebai. M. Soltani a même avancé le nom de M.Ghoul au poste de président de la prochaine Assemblée populaire nationale (APN) «si l'alliance verte obtient la majorité», a-t-il dit. Cette déclaration veut-elle dire que l'interdiction aux ministres de participer aux élections législatives concerne uniquement le FLN ? Le président du MSP est resté évasif, avançant que la participation de ces deux noms reste encore à confirmer. Sur les craintes exprimées sur l'éventuelle victoire des islamistes aux législatives, Soltani n'y trouve pas de justifications : «Je suis prêt à signer un pacte d'honneur» garantissant aux autres courants «la préservation des droits, des libertés, de la femme et de la culture.» Sur les préparatifs de ce rendez-vous, il dira que l'alliance islamiste «Algérie verte», composée d'Ennahda, d'El Islah et du MSP a pu surmonter les conflits ayant surgi ces derniers jours concernant la confection des listes en mettant en place «une plateforme de réussite» définissant les critères de choix des candidats sur la base de la région, de l'organisation et des compétences individuelles. Il n'a pas écarté la participation de personnalités nationales ou locales comme tête de liste de l'alliance, même si elles ne sont pas adhérentes aux trois partis». Des listes communes dans 34 wilayas Le président du MSP dira que l'alliance ambitionne «d'élargir l'alliance, après les législatives, aux personnalités importantes agissantes dans divers domaines (sport, culture, et autres)». Il a affirmé que l'alliance a reçu des listes communes de 34 wilayas et que cette opération sera clôturée définitivement samedi prochain. Une commission d'étude de recours a été installée pour statuer sur les cas avancés. A propos de la transparence du scrutin, Soltani estime que le grand garant est «le peuple algérien» puisque le 10 mai sera «la révolution des urnes». Il a plaidé pour que les partis politiques aient la possibilité de suivre les urnes du début de l'opération de vote jusqu'à l'annonce des résultats. Il a plaidé également en faveur de la suppression du tirage au sort des partis appelés à se présenter dans les bureaux de vote. A propos du financement de la campagne, il dira qu'il va être assuré par les candidats, le parti et les trois formations au niveau central en plus de l'argent qui va être distribué par les tribus en signe de soutien au parti. Selon lui, la tête de liste versera 1 million de dinars et le budget au niveau central est de l'ordre de 3,7 milliards de centimes. Par ailleurs, M. Soltani estime que «la révision de la Constitution doit émaner obligatoirement de la prochaine assemblée et ne doit pas être une simple modification superficielle». Il plaide pour l'institution d'un régime parlementaire.