Un groupe de joueurs de l'équipe de la presse sportive d'Oran : «Quand le 20 mai 2005, nous avions participé à un match gala lors du jubilé de l'ancien président Ahmed Benbella à Maghnia, ce fut pour nous un moment d'immense émotion. Nous n'avons pas vécu la période où il était à la tête de l'Etat ni celle du coup d'Etat du 19 juin 1965. Nous avons discuté avec lui et ce furent des moments forts dans notre vie d'Algériens et de journalistes. Connaître l'homme politique sur un terrain de football, loin des arcanes de la politique fut pour nous un moment d'intense joie. Sa disparition, nous la ressentons lourdement ; ce fut un homme dévoué à son pays. Il a milité pour les bonnes causes à travers le monde et nous croyons que sa perte est cruelle pour tous ceux qui sont épris de liberté dans le monde». Pour Hadj Smaïl, un militant des droits de l'Homme, compagnon de Benbella et ancien responsable du MDA à Relizane, la disparition du premier président de la République algérienne indépendante est un moment d'intense douleur. «Je me rappelle qu'il m'appelait le motard car, étant dans la brigade motorisée de la Gendarmerie nationale en 1963, je l'accompagnais dans ses sorties. Après le coup d'Etat de 1965, j'ai été emprisonné au même titre que d'autres compagnons. Quelques années plus tard, après la création du MDA, je fus désigné comme responsable de ce parti clandestin à cette époque à Relizane. Pour un homme très actif comme lui, que la dernière décennie a été très éprouvante. Il s'est éteint entouré des siens, et l'hommage que peut lui rendre le peuple est de garder vivace dans son esprit l'image de militant pour l'indépendance de son pays, de premier président de la République et de défenseur des causes justes à travers le monde. Allah Yarahmou ". Me Tahar Mekki, militant des droits de l'Homme et ancien compagnon du défunt, considère la disparition du président Ahmed Benbella comme une perte pour tous les peuples opprimés à travers le monde. «C'est une pyramide qui s'effondre, mais je sais que le peuple algérien saura engendrer d'autres Benbella. J'ai connu l'homme quand il était poursuivi et traqué par les services de sécurité en 1981. J'ai été à ses côtés lors de la création du Mouvement pour la démocratie en Algérie en 1982. J'ai milité dans ce parti quand il était clandestin et même après sa légalisation en 1989. J'ai connu un Benbella bouillonnant d'activité et plein de volonté. Il soutenait toutes les causes justes et sa disparition est ressentie aussi bien en Asie qu'en Afrique ou dans d'autres contrées du monde où se trouvent des peuples en lutte pour leur indépendance». Zerrouki Mohamed (pdt du FNL et membre fondateur de l'Onec), qui avait figuré dans le comité qui avait accueilli Ahmed Benbella, qualifie de grande perte cette disparition. «En 1989, j'étais membre fondateur de l'ONEC et membre du secrétariat national. Le 27 septembre 1989, nous étions à son accueil au port d'Alger à l'occasion de son retour en Algérie, après l'ouverture politique qui avait suivi les événements d'octobre 1988. Nous étions un groupe où figuraient Tahar Benbaïbèche, Mohamed Tahar Azzi et d'autres membres du secrétariat national de l'Organisation nationale des enfants de chouhada. Je me rappelle qu'à l'époque, certains membres, qui se reconnaitront d'eux-mêmes, avaient refusé de participer aux cérémonies d'accueil pour ne pas être taxés de «benbelliste». L'après-midi, il nous avait invités à prendre un café avec lui à l'hôtel Moncada à Alger, ce fut émouvant. Au nom de tous les enfants de chouhada et de tous les militants de mon parti, je présente mes sincères condoléances au peuple algérien et à la famille Benbella».