La stratégie adoptée par le Comité d'état-major opérationnel (Cemoc) des pays du Sahel (Algérie, Mali, Niger, Mauritanie, Tchad, Libye, Burkina-Faso et récemment Nigeria) en matière de lutte antiterroriste et contre le crime organisé et transfrontalier a, par sa réussite sur le terrain notamment, aidé les pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) à opter pour la même organisation des efforts et coopération pour la sécurité et stabilité de la région. C'est ainsi que nous apprenons, de source bien informée, que la Cédéao a sollicité l'aide du Cemoc pour établir la même forme de coopération entre les pays d'Afrique du Nord, chose qui ne pourrait que renforcer la convergence des efforts et une coopération plus efficace au bénéfice de la sécurité et de la stabilité du continent africain, appelé à faire face à différents défis, dont celui imposé par le terrorisme. Le Cemoc, dont le siège se trouve dans la wilaya de Tamanrasset, compte, parmi ses structures les plus efficaces, l'Unité de fusion et de liaison (UFL, représentant les services de renseignements des pays du Sahel) qui multiplie sur le terrain les opérations de sensibilisation et de prévention contre les discours haineux et radicaux des terroristes de l'Aqmi, du Mujao et autres Ansar Eddine. Les missions de l'UFL sont en grande partie destinées aux populations ciblées par les terroristes qui exploitent la détresse et les conditions de vie très difficiles des personnes pour tenter de «recruter» en effectifs humains, après que des armes (venant de Libye entre autres) et de l'argent (provenant du paiement des rançons) soient mis à la disposition de Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, et ses acolytes. Les pays du Sahel formant le Cemoc ont accueilli récemment le Nigeria qui fait face à Boko Haram, organisation terroriste soupçonnée de liens avec l'Aqmi.