La quasi-totalité des 44 partis politiques en lice pour les législatives du 10 mai, présents pour certains dans toutes les circonscriptions et pour d'autres, «par calcul», dans un nombre réduit, ont innové en termes de «listes» en vue de s'adjuger un maximum de voix qui leur ouvriront les portes à la prochaine Assemblée. Des ministres, d'anciens députés, des sportifs, des hommes de religion, ou encore des notables, ont été choisis pour conduire les listes de plusieurs partis. Le parti majoritaire à l'Assemblée, le FLN, dont le choix des listes est vivement contesté par la base, a opté pour des noms «inconnus» ou contestés. Mais en maintenant des ministres, à l'instar de Harraoubia à Alger, Tayeb Louh à Tlemcen, ou Amar Tou à Sidi Bel Abbès, pour espérer glaner des sièges. Le président de l'ASO Chlef, M. Medouar, conduira la liste du parti dans cette wilaya. Sur les 52 circonscriptions, le RND d'Ahmed Ouyahia, qui a préféré donner une chance aux jeunes et aux femmes, a toutefois placé 19 anciens députés et un ministre comme têtes de liste. Celle de la capitale sera conduite par l'omniprésent député Seddik Chihab, contesté lui aussi par la base algéroise. Le FFS, absent des dernières législatives a, quant à lui, opté pour des noms connus au sein du parti pour conduire ses listes, à l'instar de Mostefa Bouchachi pour Alger, ou encore le premier secrétaire du parti, Ali Laskri, qui conduira la liste de Boumerdès. Il n'a pas non plus échappé à la critique de sa base. Pour l'Alliance verte, Ennahda-MSP-El Islah, seul un des leaders, Fateh Rebae (Nahda) est candidat. Il mène la liste de l'Alliance à Médéa. Le PT de Louisa Hanoune a opté pour une autre «formule». Il a choisi pas moins de 15 représentants de la puissante centrale syndicale pour diriger les listes du parti dans différentes circonscriptions. Les nouveaux partis ne sont pas en reste. Ils innovent «pour glaner des sièges». C'est ainsi que le Front El Moustakbal de M. Belaïd, dissident du FLN, a opté pour Soheib Bencheikh, mufti de Marseille, pour conduire sa liste dans la zone 2 en France, et… Lakhdar Belloumi, pour chapeauter celle de Mascara. Le FJD de Abdallah Djaballah n'a pas affiché de nom «connu» mais a placé la… conjointe du leader du parti tête de liste à Alger. Un autre choix, qui n'est pas passé sans contestations. Le PLJ de Mohamed Saïd, qui s'appuie sur les jeunes et les universitaires, a innové en confectionnant une liste exclusivement féminine à Tissemsilt. Présent dans les 48 wilayas, le MPA de Amara Benyounès a opté pour d'anciens transfuges d'autres partis (ANR, RCD…) pour conduire plusieurs de ses listes tout en donnant la place aux jeunes. Et «la liste» est encore longue, comme sont éternelles les contestations.