Les rappelés du Service national durant la décennie noire ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Ils prévoient un sit-in de protestation devant le ministère de la Défense nationale le 30 avril prochain si aucune suite n'est donnée à leurs revendications. La décision a été entérinée, samedi dernier, lors d'un congrès national tenu à Tala Athmane, dans la wilaya de Tizi Ouzou. " Nous organiserons un sit-in devant le ministère de la Défense nationale et nous ne quitterons pas les lieux jusqu'à satisfaction de nos revendications ", nous a déclaré, hier, Omar Nedjema, délégué de la daïra d'Iferhounène, qui a pris part à la rencontre et dont le PV sera rendu public, aujourd'hui. La décision a été mûrement discutée entre les délégués des wilayas participantes. C'est le troisième congrès national qui est tenu, après celui de septembre 2011, aux Issers, et celui de février dernier à Ighzer Amokrane, explique notre interlocuteur, joint par nos soins Pas moins de 37 wilayas ont pris part à cette rencontre, où la dernière action, qui avait été empêchée à Alger le 3 avril dernier, a été débattue. Lors de cette réunion, il a été question de prolonger le délai fixé au gouvernement pour répondre à leur plate-forme de revendications. Une délégation de 6 personnes avait été reçue au Palais du gouvernement le jour de cette marche avortée et un délai de 15 jours a été accordé par les protestataires au Premier ministre Ahmed Ouyahia pour répondre à leur courrier, faute de quoi ils reviendront à la charge. "Suite au décès du premier président de l'Algérie Ahmed Ben Bella et le deuil national décrété, nous avons décidé de prolonger notre délai jusqu'au 23 avril ", explique Omar Nedjema,. Cette journée du 23 avril sera aussi marquée par la tenue de sit-in devant les sièges des wilayas du pays, pour exprimer " la colère des rappelés du Service national". Durant la réunion de Tala Athmane enfin, il a été convenu de ne pas se contenter d'une réponse orale. " Nous exigeons un engagement écrit du gouvernement ", ajoute le délégué d'Iferhounène, ajoutant que "l'Etat doit répondre à nos revendications légitimes ne serait-ce qu'à titre de reconnaissance pour le devoir accompli, car quand l'Algérie était à genoux, nous avons répondu à l'appel de la patrie. Certains d'entre nous ont été blessés, ont subi des traumatismes et même perdu leur travail ", avaient-ils écrit dans une requête adressée au ministère de la Défense nationale, en novembre 2011. La régularisation de leur situation, le paiement des primes avec effet rétroactif, un logement et un travail stable figurent aussi parmi les revendications des rappelés.