Telle une toile d'araignée, les organisations terroristes qui s'acharnent sur l'Afrique tissent leurs réseaux et établissent entre elles des liens à même de coordonner leurs actions de déstabilisation et de tentative de création du chaos favorisant une intervention militaire étrangère, vœu cher à l'Aqmi entre autres, dans le but d'«afghaniser» le continent et de «justifier le djihad» fort lucratif à leurs yeux et «rassembleur» d'extrémistes de tous bords. C'est ainsi que des organisations terroristes se multiplient en nombre et en bestialité, à l'image de l'Aqmi, du Mujao (Mouvement pour l'unité et le djihad en Afrique de l'Ouest) et Ansar Eddine, formant un monstre à trois têtes et tentant d'établir une base de lancement d'opérations de déstabilisation de tout le continent à partir du nord du Mali. La toile aurait des ramifications au Nigeria, avec Boko Haram, et en Somalie, avec le mouvement Ach-Chabab. Selon Eric Denécé, directeur du Centre français d'études sur le terrorisme (CFET), le point commun entre les «émirs» de toutes ces organisations est qu'ils ont tous été étudiants au Soudan. «D'où le maintien du contact entre eux pour des projets ultérieurs» (création d'organisations terroristes et coordination entre ces nébuleuses), explique-t-il. C'est ainsi qu'il établit le lien entre ces organisations terroristes qui sont créées non pas pour trouver des solutions à la famine, sécheresse et autres difficultés rencontrées par l'Afrique, mais pour plonger le continent dans le chaos, le mettant en position de faiblesse devant toutes sortes de scénarios concoctés probablement ailleurs. Les pays du Sahel, conscients du danger et de l'enjeu, ont eu l'initiative heureuse de s'organiser face à la menace organisée et aggravée par la présence dans la région d'organisations transfrontalières du crime, dont des narcotrafiquants et autres contrebandiers en armes. C'est ainsi que la Somalie intégrera l'UFL (Unité de fusion et de liaison) des pays du Sahel. Le Nigeria avait rejoint, peu de temps auparavant, les pays du Sahel dans le même cadre, celui de défendre l'intégrité et la stabilité du continent africain, et faire face de façon collective à la menace terroriste.