Les dirigeants de l'alliance pour une Algérie verte tablent sur plus de 120 sièges à remporter aux législatives du 10 mai prochain. «Nous n'avons aucun doute que nous allons être la première force politique en Algérie. Le peuple a eu l'occasion de nous exprimer son soutien à mainte reprises», a indiqué, hier, Bouguerra Soltani, président du Mouvement pour une société de paix (MSP), lors d'une conférence de presse animée par les trois dirigeants des partis de l'Alliance au siège du MSP à Alger. Ils ont affirmé que la fraude électorale est «leur seul et pire ennemi dans cette course des législatives». «L'administration, la justice et les partis politiques sont aujourd'hui face à une dure épreuve pour garantir la transparence et la neutralité des législatives. Les résultats de cet examen seront connus le 10 mai prochain», dira Fateh Rebai, d'El Islah, qui souhaite que «les insuffisances constatées à ce jour soit comblées avant le jour du scrutin». Les dirigeants de l'Alliance verte se voient déjà aux commandes de l'Etat et affirment leur disposition à travailler avec les autres courants, en l'occurrence les nationalistes et les démocrates. «Nous ne pouvons pas gouverner seuls le pays. Nous voulons mettre en place un gouvernement largement représentatif et transformer cette alliance en coalition élargie après les législatives», a affirmé M. Rebai, qui a plaidé pour l'instauration d'un régime parlementaire après la révision constitutionnelle qui donnera un exécutif issu de la majorité parlementaire. Cette conférence de presse a pour objectifs de faire «l'évaluation de la première partie de la campagne électorale et tracer les perspectives de la deuxième phase». Cette dernière, note Bouguerra Soltani, «sera consacrée à la présentation du programme des trois partis», basé sur cinq grands chapitres relatifs à la lutte contre le chômage, l'injustice dans la distribution de logement, la bureaucratie, la corruption et l'absence des élus. A ce propos, le président du MSP dira que sur l'ensemble des activités animées par cette alliance durant la campagne, 48 sont qualifiées de bonnes, 13 d'excellentes et deux ont été caractérisées par des malentendus. Il fait allusion aux incidents qui ont eu lieu à Ksar El Boukhari et à Sidi Salem où «la population en colère n'a même pas donné l'occasion aux partis d'expliquer leur programme». Les dirigeants de l'alliance affirment que «les jeunes qui les ont attaqués ont été manipulés et payés par un parti politique». «Que ces partis nous affrontent avec des programmes et non par des attaques», a dit M.Soltani. Ces incidents n'ont pas, pour autant, dissuadé l'alliance qui compte «revenir à Kasr El Boukhari» après qu'une «délégation de la ville se soit excusée sur le comportement des jeunes». M. Rebaï a insisté sur la nécessité d'une véritable ouverture du champ médiatique et politique qui permettra à cette population frustrée «d'exprimer ses préoccupations en dehors de la campagne électorale». M. Soltani a défendu le programme de l'alliance réfutant toutes les accusations sur l'instrumentalisation de la religion à des fins politiques. «C'est un programme philosophique, culturel et démocratique», a-t-il dit. «Nous n'avons jamais fait de promesses mais nous parlons sur la base d'un programme que nous voulons appliquer.» Il estime qu'il y a cinq institutions qu'il faut laisser loin de la politique, à savoir l'école, la mosquée, la caserne, la justice et l'administration. Le président du MSP attaque ses adversaires qui, selon lui, utilisent «les symboles de la Révolution et les réalisations de l'Etat dans leurs discours». Il a critiqué la couverture consacrée par l'ENTV à ses activités durant la campagne électorale. «Nous dénonçons la politique de deux poids, deux mesures appliquée par la Télévision algérienne», a-t-il dit. «Où elle couvre tout le monde en montrant la véritable image des meetings où elle zappe tout», a-t-il encore dit.