La grève des travailleurs du secteur de l'éducation affiliés à l'Union nationale des professionnels de l'éducation et de la formation (Unpef), largement suivie, a été «une totale réussite» au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, selon des responsables syndicaux. Ils étaient des centaines de travailleurs venus de différentes localités de la région à répondre à l'appel de leur syndicat pour deux journées de grève, dénonçant les derniers amendements apportés au texte du statut particulier des travailleurs du secteur. Un sit-in a été observé hier devant le siège de la direction de l'éducation de wilaya. «On a estimé le taux de suivi du mouvement à 85%», nous a indiqué Larbi Aït Gherbi, président du bureau Unpef de Tizi Ouzou, joint par nos soins. Le même responsable parle d'une mobilisation générale au sein des rangs du syndicat, excepté certaines localités comme «Boghni à cause du manque d'information, les Ouadhias et Béni Douala pour manque de structuration». A Tizi Ouzou, Maâtkas, Azazga et Draâ Ben Khedda, le taux de suivi a atteint les 100%, estiment les syndicalistes. Par ailleurs, il y a lieu de retenir aussi l'adhésion au mot d'ordre de grève des travailleurs des corps communs de la direction de l'éducation de wilaya. «Il y a près de 160 travailleurs au niveau de l'administration, du service paie ainsi qu'au niveau du service du personnel de la DE qui nous ont rejoints», fera savoir M. Aït Gherbi. Ceci, ajoute-t-il, montre «la capacité de mobilisation de l'Unpef et son ancrage dans le secteur de l'éducation». S'adressant aux protestataires, un responsable syndical a appelé les travailleurs, enseignants et corps communs, à rester mobilisés autour de l'Unpef jusqu'à satisfaction des revendications exprimées lors du conseil national tenu le 17 avril dernier à Alger dont le communiqué final avait interpellé le président de la République pour intervenir afin de «reporter la publication du texte portant statut particulier amendant le décret 315.08, et ce, jusqu'à la révision de ses incohérences». L'échec des rencontres de l'Unpef avec les représentants du ministère de l'Education nationale, portant sur les mesures contenues dans le statut des travailleurs de l'éducation, a été la goutte qui a fait déborder le vase et a poussé le syndicat à reprendre la protestation. L'Unpef se dit déçue par les «inégalités» constatées dans le système de classification et d'intégration de certaines catégories d'enseignants, mais aussi par les «dysfonctionnements» qui touchent aux corps communs de l'éducation et de la formation. Pour la journée d'aujourd'hui, deuxième jour de grève, le premier responsable de l'Unpef à Tizi Ouzou s'attend à une large adhésion et à un taux de suivi égal ou supérieur à celui d'hier. «Un travail de sensibilisation et de structuration de nos militants est mené par nos syndicalistes», conclut le président du bureau de wilaya, M. Aït Gherbi.