L'Unpef a lancé hier un préavis de grève de deux jours à l'adresse des travailleurs du secteur de l'éducation nationale. Le débrayage, qui prenait effet à partir d'hier à 11 h, fait suite à l'échec des rencontres avec les représentants du ministère de l'Education nationale portant sur les mesures contenues dans le statut des travailleurs de l'éducation. Le syndicat avait interpellé le président de la République afin qu'il gèle la signature du traité, affirmant que «ce statut va semer la discorde dans le secteur car il consacre la discrimination entre les fonctionnaires des différentes catégories. C'est pourquoi, étant issus d'un syndicat responsable, nous nous y opposons fermement». L'Unpef a dénoncé la situation d'une importante frange d'enseignants du primaire et du moyen exclue de la promotion et exige en conséquence la révision des conditions fixées par la tutelle. En imputant la responsabilité de cette situation au «gouvernement», le syndicat a appelé tous «les corps régis par le décret 08-315 à s'organiser pour la réussite de cette action de protestation et la satisfaction des revendications légitimes qui touchent divers corps de fonctionnaires de l'éducation nationale». Une participation massive Reçu au cours de la journée d'hier, le communiqué de l'Unpef annonce que pour le premier jour de grève, une forte mobilisation a été constatée. «Une participation jamais égalée jusqu'alors dans l'histoire de l'Algérie toutes catégories et tous corps confondus. «Le corps enseignant, le corps de l'encadrement, les inspections, le contrôle, l'orientation, les laboratins, les intendants, les nutritionnistes, y compris les services économiques affiliés au syndicat, tous étaient dans la rue pour battre le pavé. Des manifestations se sont déroulées devant les directions de l'éducation. Selon l'UNPEF, les grévistes sont déterminés à aller au bout de leur action pour faire valoir leurs droits. Le taux de participation le plus important a été observé à Guelma avec 90%, Alger-Est 71%, Alger-Ouest, 63% Tizi Ouzou 85%, Sétif 82%, Oran 62%,Constantine, 60%,Tindouf,15%, Ghardaïa 60%. Une plate-forme de revendications unique Les revendications du syndicat s'articulent autour de l'intégration de tous les enseignants du primaire et du moyen sans condition, l'uniformisation du mécanisme d'intégration des corps d'enseignement, la promotion verticale des cycles, la régularisation de la situation des ingénieurs dans les cycles primaire et moyen et des adjoints d'éducation dans la catégorie 10, ainsi que le droit d'accéder au grade d'enseignant principal pour ceux qui ont 10 ans de service, et à celui d'enseignant formateur pour ceux qui en ont plus. L'Unpef appelle à reconsidérer les revendications des enseignants du technique, des proviseurs et autres corps marginalisés dans le secteur. «La réalisation des revendications de la famille de l'éducation dépend de l'ampleur de la mobilisation de l'ensemble des travailleurs du secteur», a indiqué l'Union dans cet appel à la grève. La commission nationale des corps communs de l'éducation a aussi exprimé des revendications, à savoir la création de postes stables, le règlement de la situation des retraités, l'intégration dans le cycle éducatif des corps intermédiaires (agents de sécurité, femmes de ménage...), la création d'une prime spéciale pour les dangers encourus, une prime de permanence et de confirmation de poste et la suppression de l'article 87 de la loi 90-11. Se félicitant de la mobilisation constatée, le syndicat appelle d'ores et déjà à une radicalisation du mouvement par une grève cyclique d'une semaine à partir du 29 avril, si leurs revendications ne trouvent pas d'écho auprès de la tutelle.