Tandis que des notables du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) sont en conclave pour débattre de la situation et prendre des mesures contre les organisations terroristes (Aqmi, Ansar Eddine et Mujao), un nouveau groupe est entré en scène hier à Tombouctou : le Front national de libération de l'Azawad (FNLA), dont des combattants sont arrivés à bord de plus de 100 véhicules à Tombouctou jeudi dernier avec armes et bagages. Presque au même moment, le Mujao nie toute intention de libérer les diplomates algériens enlevés le 5 avril en cours à Gao. Autant d'ingrédients rassemblés pour l'explosion d'une région livrée au chaos à cause de la prolifération des armes libyennes et au paiement de rançons qui favorisent l'enrôlement parmi des populations en proie à la misère et à la pauvreté. La situation au nord du Mali se complique décidément de plus en plus à la faveur de la prolifération d'armes libyennes ou autres, induisant la création d'une multitude de groupes armés qu'il sera difficile de contrôler. C'est ainsi qu'après le conflit armé ayant opposé le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) à l'armée gouvernementale malienne, a été créée, dans la foulée, l'organisation terroriste Ansar Eddine dirigée par un ancien diplomate malien à Djeddah (Arabie saoudite). La nébuleuse est créée peu de temps après le Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'ouest (MUJAO), dont l'existence a été annoncée en décembre de l'année dernière, et présenté comme étant une «dissidence» de l'AQMI. Le MUJAO a, mystérieusement, en quelques mois d'existence, pu commettre des attentats que même l'AQMI, dont il est issu, n'a pas la capacité de perpétrer. Des organisations «surarmées» avec des armes libyennes, et renforçant leurs effectifs par l'exploitation de la situation sociale difficile des populations de la région du Sahel. Chose facilitée par l'abondance de rançons payées par certains pays occidentaux en contrepartie de libération d'otages. C'est maintenant à une autre organisation d'entrer en scène, ajoutant à une situation déjà des plus compliquées : le front national de libération de l'Azawad (FNLA). C'est à bord d'une centaine de véhicules que les membres du FNLA sont entrés hier avec armes et bagages à Tombouctou, ville du nord du Mali contrôlée par l'organisation terroriste Ansar Eddine. «Nous sommes prêts à défendre et à protéger notre région», a déclaré Ahmed Ould Mamoud, membre du FNLA, cité par des médias. Des témoignages rapportés font état de la prise par les combattants du FNLA du bâtiment de la protection civile et des entrées est et sud de la ville. Les entrées nord et ouest ainsi que le reste de la ville étaient encore tenus par Ansar Eddine. Le FNLA créé début avril et faisant son entrée jeudi dernier avec, selon des témoignages, plus de 100 véhicules et des combattants armés, affirme n'être ni sécessionniste (allusion faite au MNLA), ni islamiste comme les autres groupes qui contrôlaient la ville jusqu'alors (Aqmi Mujao et Ansar Eddine). Le FNLA s'est présenté comme étant un mouvement laïc, et a expliqué sa création par «l'abandon» de l'Azawad par l'Etat malien depuis des années. Le front national de libération de l'Azawad dit avoir parmi ses objectifs la volonté de le libérer de l'emprise des autres groupes armés. Créé le 8 avril dernier, le FNLA compterait 500 hommes armés.