Le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) a, dans une déclaration, dressé un «sombre» tableau sur la situation en Algérie, caractérisée par «une dégradation flagrante du pouvoir d'achat, l'absence d'une réelle politique salariale, l'entrave au libre exercice syndical, l'ingérence de l'administration dans les affaires du syndicat et la fermeture des portes du dialogue». Le Snapap a en outre estimé que la Fonction publique est menacée, particulièrement après la promulgation unilatérale du statut général de la Fonction publique, ainsi que le statut des autres corps auxquels il est reproché d'avoir instauré la précarité, at-on ajouté. Selon le Snapap, la compression est installée au cœur de la relation de travail, «ouvrant une voie royale pour la privatisation». Il est à rappeler que «la majorité des travailleurs sont des vacataires recrutés depuis 1996 à ce jour et sont toujours contractuels. Les syndicats autonomes, véritables représentants des travailleurs sont marginalisés et exclus des négociations». Concernant l'exercice syndical dans l'administration publique, le Snapap a souligné les atteintes quotidiennes à la liberté syndicale, surtout contre les syndicalistes «qui refusent la compromission». Même le droit à la tenue des Assemblées générales, pourtant consacré, n'est pas respecté par les administrations publiques qui vont jusqu'à refuser d'accuser réception des documents les informant des activités et initiatives des syndicats autonomes. La déclaration du Snapap s'achève par le rappel des revendications, notamment la titularisation de tous les contractuels, l'augmentation des salaires, la suppression de l'article 87 bis, le statut spécifique de l'enseignement supérieur, la suppression des examens professionnels pour les ouvriers professionnels dont la majorité sont des analphabètes, l'arrêt des intimidations et le libre exercice syndical.