Une forte perturbation dans la distribution de lait pasteurisé est constatée depuis plusieurs semaines dans différentes régions du pays, et les consommateurs ont du mal à trouver le sachet de lait à 25 dinars dans les magasins. Même le lait cru n'est pas disponible, selon des citoyens. «Je vais quotidiennement chez mon marchand de lait sans pouvoir acheter un seul sachet de lait. Il est introuvable», affirme un citoyens de l'ouest d'Alger. «C'est devenu une denrée rare. La forte perturbation de la distribution de lait a eu une forte répercussion sur sa disponibilité. Il a carrément disparu des étals», ajoutera un autre. Les commerçants confirment cette perturbation et ignorent les raisons. «La distribution a enregistré ces derniers temps plusieurs interruptions qui durent parfois plusieurs jours. On ne sait pas quand est-ce que les distributeurs passent. Ce qui est certain, c'est que ce n'est pas régulier», dira un propriétaire d'une superette d'alimentation générale. Cette situation a privé plusieurs familles de ce produit indispensable. «C'est parce qu'il est rare que les épiciers le distribuent à leur guise. Ils réservent le quota qu'ils obtiennent à leurs familles et amis. C'est une situation vraiment dramatique», regrette une mère de famille à Alger. La même situation est constatée à Blida. Les citoyens de la ville des Roses ne trouvent pas aussi le sachet de lait. «La pénurie de lait s'est installée depuis une semaine», dira Djilali Boukri de l'Union locale des commerçants et artisans algériens. «Les citoyens sont très mécontents de cette situation et ne comprennent pas les raisons de cette perturbation», a-t-il ajouté. Où sont les ministres de l'Agriculture et du Commerce ? M. Mehenni, président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa), exclut toute action de protestation des producteurs. «La responsabilité n'incombe pas aux producteurs», dira-t-il. «Il n'y a eu aucune interruption de la production du lait pasteurisé», a-t-il ajouté. Selon lui, il n'y a aucun problème à l'Ouest du pays. Au Centre, la perturbation est due à «un retard de la distribution de la poudre de la part de l'Office national interprofessionnel de lait (Onil)». A Constantine, la pénurie de lait a été soulevée dans la région d'El Khroub depuis la fermeture d'une usine de lait privé. «Le quota de cette laiterie n'a pas été distribué aux autres laiteries, ce qui a créé une forte tension et un grand manque de lait sur les étals.» Pour M. Mehenni, la production de lait cru devrait être bonne également puisqu'il y a eu une bonne pluviosité, donc disponibilité de l'aliment pour nourrir les vaches laitières. Il n'y a aucune anomalie à ce niveau», a-t-il ajouté. Pour M. Mehenni, les seules responsables de ces perturbations cycliques et cette anarchie constatées sur le marché sont les ministères des secteurs concernés. «Où sont les ministres de l'Agriculture et du Commerce ?», s'est-il interrogé. «Sont-ils occupés par la campagne électorale au point d'abandonner les citoyens et les laisser confrontés seuls à ces déséquilibres et cette anarchie, ou se vengent-ils des citoyens car ils n'ont pas été portés sur les listes des candidats au Parlement ?», s'est-il encore demandé. Pour lui, «ces secteurs sont comme des avions sans pilotes». «Il n'y a rien qui fonctionne normalement mais personne ne peut prendre une mesure. L'anarchie, la flambée des prix et l'informel ont atteint un seuil insupportable sans qu'une seule mesure courageuse ne soit prise. Personne ne joue son rôle. Aujourd'hui, les hausses salariales n'ont plus aucune valeur devant la flambée spectaculaire des prix. Le déséquilibre est flagrant en raison de la gestion catastrophique opérée ces derniers temps», a-t-il précisé.