Déçu de n'avoir obtenu aucun siège lors des législatives du 10 mai, Mohamed Saïd, président du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), a annoncé, hier, lors d'une conférence de presse, que sa formation se réunira ce jeudi et décidera, à l'issue de la réunion du bureau national, de l'avenir de son parti. «Nous avons décidé de réunir le bureau national à partir de la semaine prochaine pour aborder les différentes possibilités qui s'offrent à notre parti, c'est une décision qui concerne les cadres du parti après avoir demandé l'avis des militants», a déclaré M. Saïd. Il n'est donc pas exclu que le chef de file du PLJ décide de se retirer de la politique pour se consacrer à autre chose. Le leader du PLJ ne remet pas en cause le résultat obtenu par le Front de libération nationale (FLN), mais se pose toutefois des questions sur le nombre de sièges obtenus. «Le FLN s'est présenté aux élections alors qu'il traversait une crise intestine qui a dispersé ses rangs et obtient un résultat supérieur à ceux obtenus lorsqu'il était soudé», signale-t-il. «Le plus vieux parti qui prônait le changement n'a pas respecté ses engagements», a ajouté le conférencier précisant que «le FLN, qui a obtenu 220 sièges, va certainement reconduire l'Alliance avec le Rassemblement national démocrate (RND) et décider des changements qu'ils vont apporter à la Constitution sans forcement consulter les autres formations». «Il est paradoxal qu'avec autant de contestations sociales de plusieurs secteurs, le FLN a pu avoir la majorité à l'APN», soutient-il. Le PLJ n'est pas sorti perdant de ce scrutin et dira par le biais de son président que c'était une expérience bénéfique pour son parti et qu'il a découvert les différentes facettes du monde politique qu'ils lui serviront à renforcer sa formation. La participation, un objectif «Notre objectif en participant au scrutin n'était pas d'avoir un bon score mais plutôt de s'initier à la vie politique», dira-t-il. A ce sujet, il relatera son expérience durant sa campagne et parlera des dépassements qu'il a constatés et ce n'est pas pour cela qu'il va abandonner des milliers d'Algériens qui voyaient en sa formation le symbole du renouveau. Il reviendra aussi sur la lassitude du peuple qui ne s'est pas révolté à l'annonce des résultats même s'ils ne sont pas pour autant convaincus de la victoire du FLN. Pour lui, les Algériens en ont assez des fausses promesses et des désillusions. Ils savaient que les jeux étaient faits d'avance et s'y attendaient. S'agissant des dépassements enregistrés durant le scrutin, il dira qu'il a été «déçu des agissements opérés par l'administration». Selon le leader du PLJ, plusieurs citoyens qui se sont présentés pour voter n'ont pas trouvé suffisamment de bulletins représentant sa formation et donc ils n'ont pas pu exprimer leurs choix. Il parlera également de certains surveillants qui avaient comme tâche de contrôler le scrutin et qui ont été soudoyés pour ne pas dénoncer les «magouilles des agents de l'administration». Par ailleurs, il dénoncera les inégalités des chances entres les différents partis qui se sont présentés aux législatives. «Les petits partis n'avaient aucune chance devant les barons de la scène politique», critique-t-il. Il ne manquera pas également de revenir sur l'argent illicite utilisé par «des partis de l'Alliance présidentielle pour financer leur campagne».