Des Algériens ont tenu à rendre un vibrant hommage à la diva de la chanson arabe, Warda El Djazaïria, décédée jeudi au Caire. Sa perte soudaine a poussé des jeunes fans de l'artiste à se rapprocher des disquaires pour demander ses CD, notamment à Alger. Interrogé sur les ventes actuelles, Mohamed, un jeune vendeur qui tient un magasin de disques à la rue Hassiba-Ben Bouali à Alger, a déclaré : «Ce week-end, j'ai remarqué que certains clients sont venus s'informer du répertoire de Warda. Par exemple, les dames ou les jeunes filles étaient plus attirées par des best off de l'artiste. Les jeunes hommes venaient découvrir ses chansons. Par contre, des personnes plus âgées, hommes ou femmes de la génération de Warda, venaient chercher un titre précis qu'ils fredonnaient quand ils étaient jeunes.» Un autre disquaire de Dar El Beida a lui aussi enregistré une légère augmentation des ventes des CD de l'icône de la chanson arabe. La jeune vendeuse Mina a tenu à expliquer que «Warda était considérée comme l'ambassadrice de la chanson arabe. Elle a représenté l'Algérie dans le monde arabe pendant longtemps, c'est pourquoi la génération d'après-indépendance achète ses disques. Ils ne s'intéressent pas à la chanson orientale et n'écoutent pas les chanteuses libanaises, mais une chose est sûre, ils suivaient le parcours artistique de Warda et connaissaient ses derniers singles. Nous avons vendu pas mal d'albums en ce début de semaine ; en fait, cette génération de clients considère que Warda avait quelque peu abandonné la chanson sentimentale au profit de la chanson engagée, notamment celles concernant la liberté de son pays. Elle devait y revenir pour y célébrer le cinquantenaire de l'Indépendance de l'Algérie.» Cette artiste qui jouis d'une grande popularité chez les Algériens, l'une des plus populaires du monde arabe qui a été comparée à Dalida version algérienne et surtout à Oum Kalthoum, a laissé un grand vide que son public ne pourra combler. Sa mort subite a ravivé certaines mémoires et les nostalgiques de la vraie chanson arabe, tout comme les jeunes, se sont déjà mis à rechercher les enregistrements de celle qu'on surnommait «Amiret Ettarab El Arabi» (la princesse de la chanson arabe).