Le chef-lieu communal d'Ath Z'menzer, Alma, 10 km au sud de Tizi Ouzou, était paralysé durant toute la journée d'hier. Les commerçants et l'administration ont observé une journée de grève et de deuil. L'assassinat d'un homme, âgé de 45 ans, vendredi dernier au soir, par un délinquant est la goutte qui a fait déborder le vase pour les habitants de la région qui veulent, à travers cette action, dénoncer l'insécurité qui règne au niveau de leur localité depuis des années. Ils espèrent, cette-fois-ci, attirer l'attention des pouvoirs publics qui continuent à faire la sourde oreille aux multiples cris de détresse lancés à maintes reprises par le passé. La multiplication des agressions et des assassinats, des vols en série de voitures, de cambriolages… fait de cette région la plaque tournante du banditisme et de l'insécurité à Tizi Ouzou. «Nous sommes livrés à nous-mêmes et nous vivons la peur au ventre depuis plus de vingt ans. Au début des années 2000, le banditisme s'est greffé au terrorisme pour faire de notre commune une localité à haut risque. Nous espérons, à travers cette grève que nous considérons comme ultime possibilité de nous faire entendre, amener les autorités concernées à se pencher sérieusement sur ce problème épineux de l'insécurité qui endeuille depuis des années des familles. Nous dénonçons avec fermeté le laxisme des autorités de notre wilaya en dépit de la situation préoccupante qui prévaut au niveau de notre commune. La presse n'évoque notre région que pour signaler les multiples actes de banditisme ou pour rapporter que la drogue se vend au vu et au su de tout le monde», souligne un habitant de la région, visiblement dépité par le dernier drame qui a touché Ath Z'menzer, une commune connue jadis pour sa quiétude et sa sérénité. D'autres citoyens n'ont pas hésité à designer d'un doigt accusateur les six bars clandestins comme principale source de l'insécurité qui les guette au quotidien. «Ces bars qui activent en toute quiétude et sans aucune autorisation attirent les voyous et les délinquants de toute la région sud de la wilaya vers notre commune. La fermeture de ces débits de boissons est plus qu'impérative pour rétablir la sécurité à Ath Z'menzer», fait remarquer un commerçant d'Alma. De nombreuses agressions Pour rappel, entre le mois de février et mars, le bureau de poste de cette commune avait été cambriolé à six reprises en l'espace d'un mois seulement. En mars dernier, un jeune étudiant avait échappé miraculeusement à la mort après avoir été poignardé par un délinquant à la sortie d'un cybercafé. En 2009, un jeune âgé de 24 ans a été tué par balle, et en 2008, deux jeunes filles ont été tuées à l'arme blanche. Et la liste des agressions et des assassinats reste très longue dans cette commune qui peine à prendre de l'essor à cause du sous-développement économique dont elle souffre. Depuis plus de quinze ans, les autorités et la population locale ne cessent de réclamer l'installation d'un poste de police à Ath Z'menzer, dont elle est dépourvue jusqu'à présent. Le seul poste de police dans la région est implanté au chef-lieu de daïra de Béni Douala, dont dépend administrativement cette commune.