Malgré la détérioration de l'état de santé des greffiers en grève de la faim, le ministère de la Justice affiche le statu quo. Le comité de soutien organise samedi prochain un sit-in, à Alger, pour dénoncer la politique de «marginalisation», adoptée par la tutelle à leur égard. Contactée par le Temps d'Algérie hier, Yamina Maghlaoui, membre du comité de soutien affilié au Snapap a affirmé qu'au 20e jour de leur grève de la faim, l'état de santé des grévistes se dégrade de jour en jour. «Ils risquent la mort», a-t-elle tonné. Une situation qui a exigé leur transfert vers l'hôpital à plusieurs reprises. «Les grévistes de la faim sont confrontés à de nouveaux problèmes très graves, pouvant mettre leur vie sérieusement en danger.» Selon elle, «parmi les grévistes, le cas de deux femmes l'inquiète sérieusement, car elles sont dans un épuisement physique inquiétant avec des troubles de la conscience, des douleurs musculaires généralisées, des difficultés extrêmes pour parler, une baisse de la tension artérielle à 7/4, une glycémie de 30 mg, selon les données médicales». Mme Maghlaoui a ajouté que la maison des syndicats de Dar El Beïda, où sont hébergés les grévistes, a connu une vraie agitation en raison du malaise de l'une des grévistes vendredi dernier. Elle présentait des perturbations du système immunitaire, une anémie et une otite. Ces complications, explique-t-elle, sont en rapport direct avec la grève de la faim prolongée. Elle poursuit que lors de son évacuation en urgence vers l'hôpital de Rouiba, le médecin de garde a décidé de l'évacuer vers le CHU de Mustapha pour une prise en charge urgente avec une lettre d'orientation mais, le transfert n'a pas pu se faire en raison de l'absence de l'ambulancier. Sa prise en charge a nécessité l'intervention de quatre autres médecins. A rappeler que le comité de soutien, qui a organisé plusieurs manifestations à Alger, a été créé au lendemain du lancement de ce mouvement de contestation, afin d'aider les grévistes à maintenir le cap. Le Snapap met, à cet effet, les pouvoirs publics devant leur responsabilité vis-à-vis de la dégradation de la santé des syndicalistes. Une conférence de presse est prévue, aujourd'hui, à la maison des syndicats de Dar El Beïda, afin de faire un état des lieux de cette situation qui perdure.