L'Union européenne (UE) et l'Union africaine (UA) ont rejeté mercredi la "déclaration d'indépendance" des groupes contrôlant le nord du Mali et réaffirmé leur "détermination" à préserver l'intégrité territoriale du pays. "La déclaration d'indépendance faite par le Mouvement national pour la libération de l'Azawad" (MNLA) est "nulle et non avenue", ont déclaré l'UE et l'UA au terme de la 5e réunion annuelle de leurs comités de politique et de sécurité (PSC) à Bruxelles. Elles "réitèrent leur engagement à préserver l'unité et l'intégrité territoriale du Mali" et "condamnent énergiquement les violations des droits de l'Homme dans le nord du Mali par les rebelles et les groupes armés et terroristes", ont ajouté les deux parties dans un communiqué. La rébellion touareg et le mouvement islamiste Ansar Dine, deux des groupes qui contrôlent le nord du Mali depuis près de deux mois, une partition de fait précipitée par le coup d'Etat du 22 mars à Bamako, ont annoncé samedi leur fusion et ont proclamé un "Etat islamique" dans cette région. Ce projet de fusion semblait cependant achopper ces derniers jours sur la question de l'application de la charia (loi islamique). "Nous sommes d'accord pour accroître la pression" à la fois sur ces groupes et pour soutenir le processus de transition à Bamako, où le président de transition, Dioncounda Traoré, a été victime d'une agression le 21 mai, a souligné Olof Skoog, qui préside le comité de l'UE, au cours d'une conférence de presse. Pour cela, les Européens restent "prêts" à "considérer leur soutien aux efforts" de l'UA et de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui s'est déclarée disposée à envoyer une force armée au Mali si elle recevait une demande officielle en ce sens de Bamako. Une source européenne a toutefois indiqué que les options envisagées étaient "difficiles à mettre en œuvre" en raison de "la complexité" de la situation malienne.