Les deux fils de l'ancien président Hosni Moubarak devront répondre devant la justice égyptienne de manipulation des cours de Bourse, a annoncé mercredi le procureur général. Cette décision intervient à trois jours de l'énoncé du verdict dans un autre procès où l'ancien "raïs" et ses fils Gamal et Alaa sont accusés de corruption. Dans ce procès, l'ex-chef de l'Etat est également accusé de complicité dans la mort de manifestants lors de la "révolution du Nil" de l'hiver 2011 qui a conduit à sa chute. Le verdict sera rendu samedi prochain. Alaa, fils aîné d'Hosni Moubarak, est un homme d'affaires. Le cadet, Gamal, un ancien banquier, était considéré comme le probable successeur de son père avant la chute de celui-ci, le 11 février 2011. Tous deux ont une quarantaine d'années. Le ministère public égyptien a annoncé dans un communiqué qu'Alaa, Gamal et sept autres accusés avaient été déferrés devant une cour pénale pour avoir enfreint les lois sur les cours de la Bourse et sur la Banque centrale, afin d'obtenir des bénéfices illégaux dans des opérations sur les actions de la banque Al Watany. Tous les accusés ont été libérés sous caution et interdits de voyager, mis à part les deux fils Moubarak, qui sont en détention et dont les avoirs sont gelés dans l'attente du procès. Le procès d'Hosni Moubarak, âgé de 84 ans, et de ses deux fils s'est ouvert le 3 août 2011. C'est la première fois qu'un chef d'Etat arabe, chassé par une insurrection, est traduit devant un tribunal ordinaire. Zine el Abidine Ben Ali, l'ancien président tunisien, a été jugé par contumace dans son pays.