La police militaire continue de surveiller discrètement les abords du palais présidentiel d'Heliopolis, un ancien hôtel de luxe de 400 chambres construit en 1910 qui n'est plus peuplé que de fantômes depuis la chute d'Hosni Moubarak le 11 février 2011. La police militaire continue de surveiller discrètement les abords du palais présidentiel d'Heliopolis, un ancien hôtel de luxe de 400 chambres construit en 1910 qui n'est plus peuplé que de fantômes depuis la chute d'Hosni Moubarak le 11 février 2011. Contrairement aux Tunisiens et aux Libyens, les Egyptiens n'ont pas passé leurs nerfs sur la résidence du raïs déchu, mais ils s'apprêtent à élire son successeur lors de l'élection présidentielle, dont le premier tour se déroule aujourd'hui et demain. L'allègement des mesures de sécurité autour du palais, qui jouxte la route de l'aéroport, a sensiblement simplifié la vie des habitants d'Heliopolis. Mais dans ce quartier plutôt bourgeois de la périphérie du Caire, l'ombre d'Hosni Moubarak continue de planer. "Le palais n'a toujours pas été libéré des Moubarak. Son régime est toujours en place", estime Sara Hussein, 24 ans, qui accuse le Conseil suprême des forces armées (CSFA) au pouvoir depuis le 11 février 2011 d'avoir saboté la transition pour préserver les vestiges de l'ancien régime. Hosni Moubarak lui-même est toujours présent dans la vie des Egyptiens. Alors qu'il fêtera ses 84 ans le 28 mai, il devrait connaître le 2 juin, entre les deux tours de la présidentielle, le verdict du tribunal qui le juge depuis l'été dernier pour corruption, détournement de fonds publics et pour avoir donné l'ordre de tirer à balles réelles sur les manifestants pendant la "révolution du Nil". S'il est reconnu coupable de ce dernier chef d'accusation, ce qui semble peu probable faute de témoins à charge, l'ancien raïs risquerait la peine de mort, qui aurait peu de chances d'être appliquée compte tenu de son âge. Lui que l'on disait mourant, atteint d'un cancer, et qui s'est présenté devant ses juges allongé sur une civière, se repose dans les salons et jardins du Centre médical international de la capitale. Nostalgie C'est là qu'il est officiellement détenu depuis l'ouverture de son procès, après avoir passé six mois dans sa résidence de la station balnéaire de Charm el Cheikh, sur les bords de la mer Rouge. Ses deux fils, Alaa et Gamal, son ancien héritier putatif, font aussi l'objet d'un procès pour corruption et partagent avec quelques autres dignitaires du régime, dont l'ex-ministre de l'Intérieur Habib al Adli, les "cellules VIP" de la prison de Tora, qui hébergeait encore il y a peu des dirigeants islamistes. La montée en puissance des islamistes, qui ont remporté trois quarts des sièges au Parlement et présentent deux candidats à la présidentielle, nourrit la nostalgie de certains Egyptiens à l'égard du raïs déchu, comme l'instabilité politique et l'insécurité rampante. Sur Facebook, une page rassemblant 62.000 membres sous le titre "Nous sommes désolés M. le président", proclame : "Vous avez commis des erreurs et vous avez déçu certains. Vous avez accordé votre confiance à des hommes sans morale, mais vous resterez dans le cœur de tous les Egyptiens qui vous aiment." Cette nostalgie est particulièrement perceptible à Heliopolis, où vit une importante communauté de la minorité chrétienne copte, inquiète de la poussée islamiste. "L'économie est dans un état désastreux. Ce n'est pas comme si son départ avait ouvert une ère glorieuse pour l'Egypte et certains Egyptiens regrettent déjà les bons vieux jours", constate l'analyste Robert Springborg, spécialiste de l'armée égyptienne. L'élection présidentielle ne réconfortera pas forcément ces derniers, mais elle aura le mérite de tourner une page d'histoire. Que deviendra alors le palais d'Heliopolis? "Il faudrait le retransformer en hôtel", suggère le député salafiste Moustafa al Banna, qui promet de bannir le luxe des attributs présidentiels. "Quand le prochain président verra ce qui est arrivé à son prédécesseur et à son palais, il n'osera plus gaspiller l'argent public. Il sera un citoyen normal au service de la justice sociale et de la nation." Contrairement aux Tunisiens et aux Libyens, les Egyptiens n'ont pas passé leurs nerfs sur la résidence du raïs déchu, mais ils s'apprêtent à élire son successeur lors de l'élection présidentielle, dont le premier tour se déroule aujourd'hui et demain. L'allègement des mesures de sécurité autour du palais, qui jouxte la route de l'aéroport, a sensiblement simplifié la vie des habitants d'Heliopolis. Mais dans ce quartier plutôt bourgeois de la périphérie du Caire, l'ombre d'Hosni Moubarak continue de planer. "Le palais n'a toujours pas été libéré des Moubarak. Son régime est toujours en place", estime Sara Hussein, 24 ans, qui accuse le Conseil suprême des forces armées (CSFA) au pouvoir depuis le 11 février 2011 d'avoir saboté la transition pour préserver les vestiges de l'ancien régime. Hosni Moubarak lui-même est toujours présent dans la vie des Egyptiens. Alors qu'il fêtera ses 84 ans le 28 mai, il devrait connaître le 2 juin, entre les deux tours de la présidentielle, le verdict du tribunal qui le juge depuis l'été dernier pour corruption, détournement de fonds publics et pour avoir donné l'ordre de tirer à balles réelles sur les manifestants pendant la "révolution du Nil". S'il est reconnu coupable de ce dernier chef d'accusation, ce qui semble peu probable faute de témoins à charge, l'ancien raïs risquerait la peine de mort, qui aurait peu de chances d'être appliquée compte tenu de son âge. Lui que l'on disait mourant, atteint d'un cancer, et qui s'est présenté devant ses juges allongé sur une civière, se repose dans les salons et jardins du Centre médical international de la capitale. Nostalgie C'est là qu'il est officiellement détenu depuis l'ouverture de son procès, après avoir passé six mois dans sa résidence de la station balnéaire de Charm el Cheikh, sur les bords de la mer Rouge. Ses deux fils, Alaa et Gamal, son ancien héritier putatif, font aussi l'objet d'un procès pour corruption et partagent avec quelques autres dignitaires du régime, dont l'ex-ministre de l'Intérieur Habib al Adli, les "cellules VIP" de la prison de Tora, qui hébergeait encore il y a peu des dirigeants islamistes. La montée en puissance des islamistes, qui ont remporté trois quarts des sièges au Parlement et présentent deux candidats à la présidentielle, nourrit la nostalgie de certains Egyptiens à l'égard du raïs déchu, comme l'instabilité politique et l'insécurité rampante. Sur Facebook, une page rassemblant 62.000 membres sous le titre "Nous sommes désolés M. le président", proclame : "Vous avez commis des erreurs et vous avez déçu certains. Vous avez accordé votre confiance à des hommes sans morale, mais vous resterez dans le cœur de tous les Egyptiens qui vous aiment." Cette nostalgie est particulièrement perceptible à Heliopolis, où vit une importante communauté de la minorité chrétienne copte, inquiète de la poussée islamiste. "L'économie est dans un état désastreux. Ce n'est pas comme si son départ avait ouvert une ère glorieuse pour l'Egypte et certains Egyptiens regrettent déjà les bons vieux jours", constate l'analyste Robert Springborg, spécialiste de l'armée égyptienne. L'élection présidentielle ne réconfortera pas forcément ces derniers, mais elle aura le mérite de tourner une page d'histoire. Que deviendra alors le palais d'Heliopolis? "Il faudrait le retransformer en hôtel", suggère le député salafiste Moustafa al Banna, qui promet de bannir le luxe des attributs présidentiels. "Quand le prochain président verra ce qui est arrivé à son prédécesseur et à son palais, il n'osera plus gaspiller l'argent public. Il sera un citoyen normal au service de la justice sociale et de la nation."