Le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) et le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) n'écartent pas le recours par les responsables du secteur au gonflement des résultats du baccalauréat de cette année prévu du 3 au 7 juin prochain. «Les résultats du bac de cette année seront meilleurs que ceux de l'année précédente», nous a indiqué hier au téléphone, Bachir Hakem, le chargé de communication du CLA. Il explique cette estimation par «le gonflement des notes lors des corrections». M. Hakem précise en conséquence que le bac algérien n'aura aucune crédibilité au niveau international avant d'ajouter que «que celui-ci est en jeu». Le chargé de communication est revenu aussi sur les programmes des cours non achevés dans plusieurs lycées dont ceux de la capitale, sans parler de ceux des villes de l'intérieur. S'interrogeant sur les conditions de déroulement de cet examen primordial que plusieurs élèves et responsables du secteur redoutent en raison du niveau «médiocre» relevé lors du bac blanc et des évaluations des deux premiers semestres, «ces derniers ont été marqués, a-t-il rappelé, par des mouvements de grève des enseignants et des élèves». Pour sa part, le SNTE, joint par nos soins, est allé dans le même sens pour dire que «le bac algérien a perdu de sa valeur». Il en veut pour preuve, «les programmes non achevés et le nombre de cours pourtant importants non dispensés». Par la voix de son chargé de communication, Hakim Aït Hammouda, le SNTE dénonce les avances de la tutelle qui a fait état de taux de réussite élevé au bac. «C'est du jamais vu au niveau international», a-t-il dit. Critiquant la délimitation des cours concernés par les questions à cet examen, M. Aït Hammouda a indiqué : «C'est une trouvaille algérienne puisque aucun pays au monde n'adopte ce genre de pratiques.» Soulignant que malheureusement c'est la quantité qui prime sur la qualité de réussite, le chargé de communication du SNTE précise que si auparavant les étudiants étrangers venaient passer leur bac chez nous, actuellement, ce sont nos élèves qui partent ailleurs pour subir cet examen. Notre interlocuteur explique cet état de fait par ce qu'il a appelé «un malaise» au sein du secteur de l'éducation. Pour mettre fin a cette «mascarade», le SNTE préconise «la réforme de tout le système éducatif», alors que le CLA rejette «les réformes importées et adoptées par le ministère» et qui, selon lui, «ne correspondent pas à la réalité du terrain». Les deux syndicats tiennent à rassurer l'opinion publique quant à leur disposition à ne pas perturber l'examen par des grèves ou sit-in. «On est en fin de l'année scolaire et au seuil des examens et nous tenons à la sérénité de nos enfants». La prochaine rentrée sera perturbée La prochaine rentrée des classes sera perturbée selon ces deux responsables qui expliquent que leurs syndicats vont reprendre le chemin de la contestation pour revendiquer la satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles. Une protestation qu'ils ont ajournée en raison des examens de fin d'année. Le CLA attend en effet toujours son agrément qu'il demande depuis 2011, alors que le SNTE est en attente d'une réponse positive aux différentes exigences de ces corporations. L'autre problème soulevé par ces syndicats, le manque d'enseignants dans certaines matières notamment le français et les maths. Et afin que la situation ne se dégrade pas davantage, le porte-parole du CLA suggère une réunion nationale qui regroupera aussi bien la tutelle, les syndicat de l'éducation ainsi que la société civile pour discuter des problèmes du secteur.