Après une trêve qui a marqué le front social ces dernières semaines, la protestation est revenue à la charge. C'est du moins le cas des quatre principaux syndicats autonomes de l'éducation nationale et de la santé publique qui ont décidé de faire cause commune et de préparer une éventuelle action. En effet, le Cnapest, l'Unpef, le SNPSP et le SNPSSP ont décidé de créer une confédération syndicale et d'aller vers une riposte commune. Alors que le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) a décidé de faire cavalier seul, en allant vers un sit-in devant le ministère de l'Education nationale le 27 avril prochain. Par cette action, le syndicat veut se distinguer, en inaugurant le mouvement de contestation. S'exprimant sur les raisons de la reprise de la contestation, lors d'une conférence de presse tenue hier au siège du syndicat à Alger, M. Abdelhakim Aït Hamouda, représentant du syndicat, a déclaré que cette décision émane de la base et qu'elle est motivée par la non-concrétisation des revendications des travailleurs de l'éducation. Il a parlé de grandes disparités salariales des travailleurs de l'éducation. “Notre syndicat s'intéresse à tous les travailleurs de l'éducation, notamment les secrétaires des établissements, les surveillants, les adjoints de l'éducation... qui ont été marginalisés par la tutelle. Les augmentations annoncées en grande pompe par le ministère ne reflètent pas la réalité du terrain. Bien au contraire, elles mettent en exergue les disparités qui existent entre les employés du même secteur”, a-t-il déclaré. Et d'accuser le ministère d'avoir créé une “discrimination” entre les travailleurs de l'éducation en instaurant un système de privilèges. “En dehors des professeurs et enseignants, les autres travailleurs de l'éducation ont été marginalisés. Nous sommes attachés à notre plate-forme de revendications et nous ferons en sorte de la faire aboutir”, a-t-il indiqué. Il réclame, en outre, la reconsidération du statut particulier en vue, dira-t-il, de “corriger certaines injustices, surtout par rapport au classement et à la promotion de plusieurs catégories”. Interrogé sur une éventuelle convergence d'actions avec les autres syndicats, le représentant du SNTE s'est contenté de déclarer que des pourparlers sont en cours. Par ailleurs, le représentant du syndicat a évoqué la question de la deuxième session du baccalauréat. Il a estimé que 90% de retard des programmes scolaires enregistré, lors de grèves, n'ont pas été absorbés par les cours de rattrapages. “Le ministre refuse catégoriquement d'instaurer une deuxième session du bac, alors que les élèves ont subi de grandes pressions cette année. Pourquoi le ministre refuse-t-il de leur donner une deuxième chance ?” s'indigne-t-il. M. Aït Hamouda s'est également interrogé sur la crédibilité de l'examen du baccalauréat.