Les bureaux du Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu) de tous les CHU d'Algérie ont décidé d'organiser des assemblées générales et un sit-in d'une heure demain mercredi. Ceci pour dénoncer de manière unanime la pénurie de médicaments et de consommables. «Soyons solidaires, mobilisons-nous, refusons la complicité avec la tutelle par notre passivité», ont-ils souligné dans leur message adressé à tous les hospitalo-universitaires. Ces derniers ont décidé de réagir «compte tenu de la persistance de la situation catastrophique qui prévaut au sein de nos CHU et hôpitaux marquée par une pénurie récurrente de médicaments et de consommables ainsi que des conditions de travail qui ne cessent de se dégrader». Ainsi le Snechu a décidé d'une journée de protestation nationale avec tenue d'AG à travers tout le territoire national Le mouvement de protestation est ainsi relancé et l'appel du syndicat vise une mobilisation de la corporation. «Soyons solidaires mobilisons-nous, refusons d'être complice par notre silence du carnage à l'encontre des malades !», ont-ils écrit. Les CHU à travers leurs conseils médicaux ont suspendu les activités chirurgicales sauf pour urgence à cause notamment du manque flagrant de consommables. C'est le cas, en tout cas, du CHU de Constantine qui enregistre un flux important de malades venant des 17 wilayas de l'Est. «Le manque est dramatique», selon les médecins constantinois qui affirment que «des malades meurent parfois dans les couloirs du service, en raison de l'absence notamment de drogues». Quant à l'EHS Benchicou, spécialisé dans les maladies cardiaques, son exemple en est édifiant car «l'établissement n'a plus aucun produit depuis plus de trois semaines», atteste un médecin. Avant d'ajouter : «Même les urgences ne sont plus réalisées.» Et de poursuivre : «Le stock de sécurité est épuisé depuis longtemps.» Ainsi les listes d'attente des malades nécessitant une intervention chirurgicale ne cessent de s'allonger. Notons qu'à plusieurs reprises, les médecins ont dénoncé la rupture de médicaments et produits pharmaceutiques d'urgence avec l'appel d'une installation d'une commission d'enquête nationale pour évaluer la crise et définir les responsabilités.