Le bras de fer qui a opposé les avocats du barreau de Constantine aux magistrats a enfin trouvé son épilogue grâce à la médiation du ministère de la Justice. Les avocats reprennent leurs activités aujourd'hui pour les audiences de la session criminelle et celles des flagrants délits de la correctionnelle, prévues chaque samedi au niveau du tribunal de Ziadia. L'annonce de la reprise a été notifiée par maître Lanouar Mostepha, bâtonnier de Constantine, qui a précisé qu'une rencontre les a réunis la semaine dernière avec des responsables du ministère de la Justice, suite à quoi un consensus a été trouvé. Il faut cependant rappeler que depuis le 29 novembre 2008, les 1700 avocats exerçant au niveau de la cour de Constantine avaient décidé de boycotter toutes les audiences de la session criminelle ainsi que les audiences pénales (séances réservées aux personnes en détention) du tribunal de Ziadia. Une décision prise lors de l'assemblée générale présidée par maître Lanouar pour débattre des problèmes que rencontrent les avocats lors de leur exercice. A l'origine du conflit, «la pression et les intimidations subies par les confrères par certains procureurs au niveau de la cour deConstantine et notamment au tribunal correctionnel de Ziadia où les incidents ont surgi», avait déclaré maître Lanouar. Il s'agissait de l'expulsion par un policier d'un avocat de la salle d'audience sur ordre du juge. Ce que les avocats avaient considéré comme une atteinte et un non-respect à leur personne. «Nous savons que les juges sont dépassés avec 220 ou 250 affaires enrôlées en une journée, mais ce n'est pas une raison valable pour piétiner les droits des avocats et des citoyens», ajoute-t-il. Le mépris dont ils font l'objet de la part des magistrats et même des greffiers a également été mis en exergue. Par ailleurs, maître Lanouar a précisé que le problème de Constantine est resté à Constantine et «nous avons refusé que les autres barreaux fassent grève en guise de solidarité, bien que tous les confrères se sont montrés solidaires et extrêmement concernés par nos doléances, car nous avons toujours cru en le bon sens du ministère de la Justice. Dieu merci l'affaire est close».