Les appels à une solution diplomatique se poursuivaient hier alors que le conflit a fait, depuis le début des bombardements israéliens, le 27 décembre 2008, au moins 517 morts palestiniens.Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a regretté que le Conseil de sécurité de l'ONU ne soit pas parvenu à un accord sur l'arrêt de l'offensive israélienne et a lancé un appel à l'unité afin de mettre fin à la crise au Moyen-Orient. Ban Ki-moon a ajouté qu'il allait travailler activement avec des membres du conseil et d'autres responsables clés, en particulier des dirigeants arabes qu'il devait rencontrer hier, afin de faciliter l'émergence d'un consensus. Alors que la troïka européenne poursuivait sa mission dans la région pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu, le président français Nicolas Sarkozy était attendu hier en Egypte, première étape d'une tournée qui devait le conduire en Cisjordanie, en Israël, en Syrie et au Liban, pour tenter de trouver les chemins de la paix. C'est en Egypte que tout semble se dérouler, malgré les critiques de certains. En effet, il est question de l'étude de la proposition égyptienne de quatre points et de celles française et européenne, ayant toutes comme seul préalable l'arrêt immédiat des hostilités. Il est question même de pourparlers avec des dirigeants du mouvement palestinien Hamas qui a consenti à y dépêcher deux de ses représentants en dépit des accusations lancées de part et d'autre au début des bombardements israéliens. L'Australie et le Canada, comme l'Allemagne et les Pays-Bas la veille, ont souhaité hier une solution diplomatique qui mette fin aux tirs de roquettes des militants du Hamas contre l'Etat hébreu. De même, les Etats-Unis s'étaient prononcés pour «un cessez-le-feu durable» qui ne permette pas un retour au statu quo antérieur. Cependant, tous ces efforts diplomatiques déployés sans cesse ne semblent pas, du moins jusqu'à hier, convaincre Israël de l'impératif cessez-le-feu. En effet, le Premier ministre israélien sortant, Ehud Olmert, refuse d'arrêter l'offensive militaire, lors d'une série d'entretiens téléphoniques et rencontres avec des dirigeants étrangers. Nouvel appel de l'émir du Qatar à la tenue d'un sommet arabe L'émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani, a réitéré hier son appel à la tenue d'un sommet arabe extraordinaire qui aura à traiter exclusivement de l'agression israélienne lancée depuis la fin du mois de décembre 2008 contre la bande de Ghaza. «Je renouvelle mon appel à la tenue d'un sommet arabe extraordinaire», a déclaré cheikh Hamad dans un discours à la nation avant-hier soir. Qualifiant cette agression d'injuste et de crime de guerre, le souverain a affirmé la nécessité de la nation arabe à se mobiliser et ses dirigeants à agir. Par ailleurs, l'émir du Qatar a averti, à l'adresse des dirigeants israéliens, que les tueries de civils et l'arrogance militaire n'apporteront la sécurité à quiconque. Cela aura des conséquences désastreuses, a-t-il encore mis en garde. Al Assad appelle à la mobilisation des Arabes Le président syrien Bachar Al Assad a exhorté hier l'influent dignitaire sunnite Youssef Al Qaradhaoui à «mobiliser» les peuples arabes pour aider les Palestiniens à Ghaza. Lors d'un entretien à Damas, le président Al Assad a demandé au cheikh, qui dirige l'Union internationale des oulémas musulmans, d'assumer ses responsabilités en mobilisant les peuples arabes et islamiques pour qu'ils apportent leur aide au peuple palestinien résistant à Ghaza. Le président syrien et cheikh Al Qaradhaoui ont souligné l'importance d'intensifier les efforts arabes et islamiques pour faire cesser l'agression (israélienne) sur Ghaza et renforcer la position palestinienne. Sanaa exhorte le Hamas à restaurer l'unité palestinienne Le président yéménite, Ali Abdallah Saleh, a exhorté le Hamas à l'unité palestinienne, «seul moyen de conforter la résistance à l'agression israélienne» dans la bande de Ghaza, lors d'un entretien téléphonique hier avec le chef en exil du mouvement islamiste, Khaled Mechaal. «La résistance du peuple palestinien réside dans son unité», a ajouté le président Saleh. Il a averti qu'«Israël exploite les divisions entre les Palestiniens et la faiblesse des réactions arabes et internationales pour poursuivre son agression». Tout en assurant le chef du Hamas de «la solidarité» du Yémen avec les Palestiniens de Ghaza, il a appelé de nouveau le Conseil de sécurité de l'Onu à agir d'urgence pour faire cesser l'agression et lever l'embargo injuste imposé par Israël à la bande de Ghaza. Jordanie : pour l'abrogation des accords de paix avec Israël Des syndicalistes, des partis politiques et des étudiants jordaniens ont exigé, dans un mémorandum remis avant-hier au président du Parlement, la promulgation d'un texte de loi abrogeant les accords de paix signés avec Israël et l'expulsion de l'ambassadeur israélien d'Amman. Tout ce beau monde a dénoncé, lors d'une marche organisée le même jour à Amman, le mutisme international et l'indifférence affichée face à la situation gravissime qui prévaut en Palestine du fait des agressions israéliennes contre les populations de Ghaza. Après avoir accompli la prière de l'absent, les participants, qui étaient des milliers, ont scandé des slogans appelant à rompre toute relation avec Israël.