Une bonne production en matière de fruits et légumes a été enregistrée cette année. Ce qui explique l'accessibilité des prix, particulièrement au niveau des marchés de gros. Les commerçants et particulièrement les mandataires trouvent, cependant, toujours comment jouer sur les prix. Au niveau des marchés de gros d'Alger, les mandataires sont les seuls à faire la loi et sortent toujours gagnants en fin de journée. Les 80 mandataires du marché de gros des Eucalyptus (Alger) évoquent la qualité de la marchandise, qui arrive fraîche de bon matin. Les détaillants qui s'approvisionnent de bonne heure ont le choix du roi, ils prennent les produits de première qualité. Comme les fruits de saison sont les plus périssables, la sélection de la marchandise est très délicate. Des centaines de quintaux sont d'ailleurs jetés dans les décharges quotidiennement, ce qui induit une perte considérable que supporte l'agriculteur à lui seul, particulièrement durant la saison estivale. «Les abricots, les pêches, les fraises... sont des fruits qui périssent rapidement et engendrent des pertes énormes», explique Ismaïl, un mandataire rencontré sur ce marché. Il ajoute : «On jette des centaines des quintaux de produits avariés. Du chou, de la laitue, des tomates, des concombres, tout comme le melon, les fraises. La perte est inévitable.» Il ajoute, toutefois, que «cette année encore, nous n'avons pas été obligés de jeter une grande quantité. La production est limitée, mais de bonne qualité». Durant le mois de juillet 2011, la production perdue a atteint des milliers de kilos. La direction a mis en place toute une organisation, obligeant chaque mandataire à signaler son taux de perte journalière. Une manière qui peut protéger les agriculteurs de l'avidité des mandataires. Selon le directeur général du marché, M. Ayad, «les prix n'ont pas connu de hausse dernièrement. Ils sont plutôt stables». Les tarifs annoncés par les mandataires sont, cependant, souvent erronés. Il est donc difficile pour la direction du marché de leur arracher les prix réels, particulièrement pour le mois de Ramadhan qui se rapproche, où la Direction de contrôle des prix et de la concurrence (DCP) renforce ses passages. Le poivron est à 80 DA, la laitue à 20 DA, les pommes de terre à 35 DA, les carottes à 60 DA, le concombre, qui arrive en grande quantité de Tipasa (Damous), est à 32 DA, les haricots verts à 120 DA, alors que les blanc sont à 180 DA. Le citron, par contre, commence à prendre l'air. Il est passé en moins de deux mois de 60 à 130 DA, voire 140 DA le kilogramme. Ce prix risque de doubler à la veille du Ramadhan. Les commerçants sont affirmatifs. Pas de stabilité des prix Les prix des fruits et légumes ne sont jamais stables tout au long de la journée. Le coût de l'ail peut osciller entre 80 et 320 DA. Concernant les fruits, les tarifs peuvent être abordables, mais la qualité ne suit pas toujours. Le kilogramme d'abricot balance entre 50 à 160 DA, les pêches pareillement. Les bananes de 80 à 140 DA, les oranges tardives à 120 DA, les cerises de 200 à 400 DA, les pommes à 160 DA, les figues à 100 DA... Les fruits importés ou exotiques restent excessivement chers, tout comme les kiwis, les oranges portugaises, les avocats. Ces prix sont toutefois doublés, voire triplés chez les détaillants. Les raisons sont multiples. Selon le porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), «l'écart entre les prix affichés au marché de gros et celui de détail est important. L'absence de contrôle a permis une certaine anarchie, ce qui explique la hausse des prix chez le détaillant». L'UGCAA prévoit, par ailleurs, une augmentation notable à la veille du mois sacré sur les prix des produits de large consommation.