Entre le Syndicat national des travailleurs du transport et le Comité national des chauffeurs de taxi, le désaccord persiste. En réponse à l'appel à la grève lancé par le Syndicat national des travailleurs du transport (Sntt), prévue les 19 et 20 du mois courant à l'ouest du pays, le président du Comité national des chauffeurs de taxi a démenti formellement avoir rejoint ce mouvement. «Nous refusons de faire cette grève, car contrairement au Sntt qui dépend de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta) et qui représente, de ce fait, les employés ayant une fiche de paie, nous, en tant que Comité national des chauffeurs de taxi, nous représentons les propriétaires de taxi qui travaillent avec leur registre du commerce ou bien leur permis de place, en plus de la carte d'exploitation de la ligne de taxi. Nous, nous dépendons de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) et nous refusons de nous impliquer avec le Sntt», a déclaré le président du Comité national des chauffeurs de taxi, M.Hocine Aït Braham, dans un entretien qu'il nous a accordé, hier, à Alger. L'interlocuteur a indiqué qu'il a envoyé un démenti à certains titres de la presse nationale, qui ont diffusé hier cette information. Celle-ci est considérée comme une «rumeur» selon M.Aït Braham. Entre le Syndicat national des travailleurs de transport et le Comité national des chauffeurs de taxi, le désaccord persiste. Bien que les problèmes soient les mêmes, la guerre de leadership et de représentation se précise de plus en plus. Chaque partie, en l'occurrence le Sntt et le Comité national des chauffeurs de taxi, se dit habilitée à représenter cette catégorie professionnelle. Après maintes tentatives de prendre attache avec le Sntt afin de fournir des explications à ce sujet, les lignes de ce dernier étaient tout le temps occupées, voire injoignables. Pour rappel, le problème des chauffeurs de taxi est dû, notamment au changement du système d'imposition depuis 1993. Celui-ci a engendré des dettes énormes restées impayées jusqu'à présent. Ces dettes s'élèvent entre 500.000 et 600.000 DA par taxi, selon M.Aït Braham, en plus des pénalités. «C'est impossible pour nous. Il y a des chauffeurs qui ne gagnent presque rien durant toute la journée», lance-t-il, en ajoutant que «jusqu'en 1992, il y avait le système forfaitaire. On payait 960 DA d'impôts par trimestre et 85% des chauffeurs s'en acquittaient régulièrement. La tragédie nationale a engendré un cumul d'impôts et de dettes. Ce n'est pas notre faute si la direction des impôts ne nous a pas contactés pendant tout ce temps». En substance, les chauffeurs de taxi demandent tout simplement une amnistie fiscale. «Au lieu de recourir à la grève, nous avons adressé des correspondances aux services concernés au niveau des ministères des Finances et des Transports et nous attendons toujours une réponse», enchaîne notre interlocuteur.