La France et l'Angleterre ont surmonté les éléments vendredi pour signer leur première victoire depuis le début de l'Euro 2012, en laissant passer l'orage ukrainien pour les premiers et en écœurant les Suédois pour les seconds. Celui qui oserait dire que les deux matches du groupe D disputés en Ukraine étaient sans saveur, ou en tout cas sans rebondissement, mentirait de manière éhontée. Car à Donetsk comme à Kiev, le tonnerre a grondé, les buts ont déferlé et des larmes ont roulé. Après leur match inaugural contre l'Angleterre (1-1), les Bleus s'étaient plaints de la chaleur ressentie dans la Donbass Arena. Cette fois-ci, les conditions météorologiques étaient encore contre eux, puisque après seulement quatre minutes de jeu, un violent orage a éclaté au-dessus de Donetsk, obligeant l'arbitre de la rencontre à interrompre la partie pendant près d'une heure. Mais face à la colère du ciel ukrainien et face à un stade entier souhaitant leur malheur, les hommes de Laurent Blanc ont vaincu le pays co-organisateur 2-0 et vaincu par là-même un signe indien, celui de n'avoir plus remporté un match lors d'un premier tour d'une compétition majeure depuis près de six ans. Conséquence du retard pris à Donetsk, et pouvoir des chaînes de télévision oblige, la rencontre entre la Suède et l'Angleterre a débuté avec quinze minutes de retard. Privée de son meilleur joueur Wayne Rooney pour le deuxième match d'affilée, en raison d'une suspension, la sélection de Roy Hodgson a démarré tambour battant en ouvrant le score sur une tête d'Andy Carroll (23e), conformément à la tactique décidée avant le coup d'envoi. Mais deux buts suédois, marqués coup sur coup en dix minutes en deuxième mi-temps, ont douché les Anglais, menés au score à une demi-heure de la fin de la rencontre. C'est alors qu'est entrée en piste la jeune garde anglaise et son homme providentiel, Theo Walcott, qui a renversé à lui tout seul le sort de la partie. D'abord en marquant d'une belle frappe aux abords de la surface (64e) puis en distillant une passe décisive à Danny Welbeck (78e). Avec ce résultat, la Suède est le deuxième pays après l'Irlande à être d'ores et déjà éliminé du tournoi. Dans le groupe D, la qualification se jouera donc entre trois équipes: la France et l'Angleterre, quatre points chacune, et l'Ukraine, trois unités au compteur. Mardi les Bleus se frotteront aux Suédois et les Anglais défieront les Ukrainiens. Depuis le début de la compétition, les histoires de hooligans et les cas de racisme viennent troubler la sérénité des autorités des deux pays organisateurs. Et la journée de vendredi n'a pas fait exception. Critiquée pour son laxisme présumé à l'égard des supporters violents, la Pologne a tranché dans le vif en décidant d'expulser de son territoire deux ressortissants russes, qui avaient participé mardi aux bagarres en marge du match Pologne-Russie. Comme si la peine de devoir quitter le sol polonais et de ne plus y remettre les pieds pendant cinq ans ne suffisait pas, les deux individus en question seront également interdits de l'espace Schengen pendant cinq ans. Dans le même registre et peut-être pour éviter que ce genre d'incidents ne se reproduise, Alan Dzagoiev, qui a inscrit trois buts précieux avec la Russie depuis le début de l'Euro, a appelé vendredi ses supporters à bien se comporter jusqu'à la fin du tournoi. De son côté l'UEFA, qui ne cesse d'infliger des amendes depuis le début de la compétition, a cette fois-ci sanctionné la fédération croate après des "incidents" observés dimanche lors du match contre l'Irlande comptant pour le groupe C et impliquant ses supporters. Dans un chapitre plus inquiétant, l'instance européenne a par ailleurs ouvert une enquête sur de présumés jets de bananes lors du match nul entre l'Italie et la Croatie, qui pourraient être assimilés à des provocations racistes à l'encontre de l'attaquant noir de la Squadra Azzurra, Mario Balotelli.