La troisième réunion des initiateurs d'un «parlement parallèle» se tiendra cette semaine avec l'objectif de structurer cette «institution» pour lui permettre de se pérenniser et de convaincre les citoyens d'adhérer à cette conception de la politique. Ce parlement parallèle a été décidé par 16 partis contestataires des résultats des législatives du 10 mai qui ont porté le FLN en tête avec pas moins de 208 sièges devant le RND (68) et l'Alliance de l'Algérie verte (47) sièges. Ce mouvement nouvellement créé a fait l'objet de deux rencontres où il a été décidé que les députés élus de ces formations politiques contestataires «désertent» toutes les sessions parlementaires actuelles. Dans le cadre de l'initiative du parlement parallèle, les participants à cette «assemblée» ont décidé de tenir un «livre blanc» où ils mentionneraient tous les «écarts» du gouvernement et de l'administration, entre autres le dossier majeur de la «fraude» durant les élections. Lors de la première rencontre, il a été décidé par les partis «insatisfaits» de boycotter la nouvelle APN et d'en créer une autre dite «parallèle». Depuis l'annonce de cette initiative par entre autres le parti de Moussa Touati (FNA), le Front de la justice et du développement (FJD) de Djaballah, le FNA de Djamel Benabdeslam et le Front du changement (FC) d'Abdelmadjid Menasra, les membres de ces partis ont crée «le Front national de la sauvegarde de la démocratie». Pour M. Touati, l'un des leaders de ce mouvement, la démocratie est leur principale motivation. «Le groupe des 16 se fixe pour objectif de défendre la démocratie contre certains manipulateurs qui ont falsifié les résultats du scrutin et qui siègent à l'Assemblée», nous a indiqué au téléphone M. Touati. Le chef de file du FNA argumente ses propos en mentionnant que «la démarche de ces partis est bénéfique pour le peuple et non pour les partis qui l'ont engagée». «On se doit de respecter la souveraineté populaire, le choix des citoyens et l'autorité de la population», a-t-il précisé. Viabilité de la démarche Le but de cette démarche est, selon le même interlocuteur, d'essayer de trouver une solution à l'Algérie pour davantage d'unité et de citoyenneté. De son côté, Djamel Benabdeslam, président du FAN, explique que le rôle de cette assemblée est d'aller à l'encontre des décisions qui seront prises au sein de la nouvelle APN et de contrer les décisions qui y seront prises. «Nous allons étudier ensemble la situation à venir en prenant en compte les choix populaires et en se donnant la peine d'aller à la rencontre du peuple», indiquera M. Benabdeslam. Durant la troisième rencontre des leaders des 16 partis, il sera question de la révision de la plateforme des dépassements et lacunes relevés lors du déroulement du dernier scrutin et aux députés qui siègent «illégitimement» à l'Assemblée. Quant à la réaction suscitée par cette démarche de la part des citoyens, M. Benabdeslam indiquera que le parlement parallèle n'est pas encore allé à la rencontre de la population et que l'initiative n'est qu'à ses débuts. En parallèle de la création de ce parlement, les partis qui le composent ou qui y adhèrent connaissent d'importants remous en leur sein. Cette situation empêche les leaders de ces formations politiques de mener à bien leur action. Ils sont beaucoup plus occupés par la gestion de leurs partis. La viabilité de cette démarche semble de plus en plus fragilisée et il est à se demander quel est le sort de cette initiative ?