«Il n'est pas normal que cet homme de lettres soit connu en France et en Amérique et pas par les siens», déplore l'un des organisateurs d'un colloque international sur les œuvres de Jean El-Mouhoub Amrouche tenu du 16 au 18 juin à Béjaïa. Longtemps banni de l'histoire officielle, l'écrivain et poète algérien, Amrouche, vient d'être ressuscité par la Ligue des arts dramatiques du Théâtre régional de Béjaïa en lui consacrant un colloque de trois jours pour éplucher l'œuvre de ce militant de la cause nationale. Ce colloque a été rehaussé par la présence de l'homme politique Rédha Malek, qui a apporté son témoignage sur le parcours de l'éternel Jugurtha, «le poète et combattant de la liberté». Etaient présents aussi à ce colloque une poignée d'hommes de lettres locaux et internationaux, à l'instar d'Amine Zaoui, Madjid Merdaci, l'anthropologue et écrivaine Tassadit Yacine pour les nationaux, ou Manceron, Michel Carassou, Hervé Sanson pour les étrangers. Plusieurs communications abordant la biographie de Jean Amrouche, son œuvre intellectuelle, son engagement pour la défense de la liberté ont été données par les intervenants. Cet évènement est le couronnement d'un long combat mené par l'association qui porte le nom des Amrouche (Jean et Taos) qui œuvre à Ighil Ali, village natal de ces derniers, pour la réhabilitation de leur mémoire. A juste titre, une stèle à l'effigie de Jean Amrouche a été inaugurée dernièrement au niveau de cette localité, en attendant la restauration de leur maison ancestrale. Cette association milite pour sa transformation en musée et sa classification par le ministère de la Culture comme patrimoine national.