Cinq à 10 plaintes sont enregistrées chaque jour au niveau du service du numéro vert mis à la disposition des citoyens par la Fédération nationale du consommateur (FAC) en matière d'infraction dans l'achat de véhicules. C'est ce qu'a annoncé Mustapha Zebdi, président de la FAC, hier, au centre de presse d'El Moudjahid, lors d'une conférence dont le thème est : «Les différentes infractions dans l'exercice de l'activité de commercialisation des véhicules». Lors de cette rencontre, les intervenants, des membres de la fédération et des victimes d'arnaques de la part de concessionnaires de voitures, ont mis en exergue les différentes entourloupes que peuvent subir les citoyens lors de l'achat d'une voiture. Depuis la création de la fédération, en septembre dernier, et la mise en service du numéro vert, 80 affaires liées à des irrégularités dans la vente de véhicules et de préjudices causés aux consommateurs ont pu être réglées. Depuis l'instauration du décret exécutif 07-390 qui régule l'activité des ventes de voitures, plusieurs types d'infractions ont été signalés à la FAC. Une correspondance a d'ailleurs été transmise par la FAC au ministère du Commerce où elle mentionne les points réglementaires sur la vente de véhicules non respectés par les concessionnaires. Les différentes infractions commises par les concessionnaires sont généralement liées aux retards dans les délais de livraison, au service après-vente non opérationnel, à certains défauts au niveau des voitures dès l'achat. La date de livraison ne doit pas dépasser 45 jours Il est important de signaler que le délai de livraison d'un véhicule ne doit pas dépasser les 45 jours après établissement du bon de commande. Ce que ne respectent pas la plupart des vendeurs de voitures. Cette état de fait est d'autant plus incommodant chez les bénéficiaires d'un crédit Ansej qui doivent rembourser leur crédit au bout d'une année alors que dans plusieurs cas ils n'ont pas encore récupéré leur véhicule. Les consommateurs doivent être indemnisés automatiquement si le concessionnaire dépasse la date de livraison fixée. «Le concessionnaire révise à la hausse le prix de la voiture lors de la livraison prétextant que c'est le marché de l'automobile qui a grimpé, ce qui est illégal», déclare M. Zebdi. La prise de rendez-vous, par contre, pour un contrôle du véhicule ou pour une pièce de rechange, ne doit pas dépasser sept jours. Dans le même ordre d'idées, Mohamed Toumi, directeur exécutif de la FAC, avertit sur l'obligation au concessionnaire de mentionner sur le livret d'entretien tout changement de pièce. «Il faut des garanties lorsqu'on procède à la révision de la voiture, certains concessionnaires ne changent pas la pièce et disent l'avoir fait», regrette-t-il. Il mettra également en garde contre le marché parallèle des voitures dans les lieux publics et dans les stations de lavage. Par ailleurs, l'acompte lors de la commande de la voiture ne doit pas dépasser les 10% du prix de la voiture alors que les concessionnaires ne respectent pas cette règle et demandent d'emblée des sommes exorbitantes sans même avoir commandé la voiture. Les citoyens ignorent leurs droits De son côté, Hacen Menouar, chargé de la communication de la FAC, avertit le consommateur sur les plaques d'immatriculation qui doivent être métalliques et sur la quantité de carburant qui doit permettre un trajet de 45 km à partir du point de livraison. Les pratiques mafieuses sont légion et le consommateur, ignorant ses droits, est une proie facile devant ces géants de l'automobile, d'où l'intérêt de dénoncer ces pratique et d'encourager les citoyens à s'enquérir de la législation. Devant ces violations de la loi, les concessionnaires encourent plusieurs sanctions judiciaires du type retrait d'agrément ou encore cessation d'activité de plus de 90 jours. Malheureusement, la FAC a remarqué que les citoyens ne connaissent pas leurs droits et tardent à faire appel aux autorités ; ainsi ce genre d'activités se répète sans poursuites judiciaires des fraudeurs. Sur un autre volet, le prix des voitures chez les concessionnaires est exorbitant et exagéré. D'un point de vue commerce international, une marchandise, quelle que soit sa nature, perd de sa valeur si elle est stockée après sa fabrication, et c'est le cas pour les voiture revendues par les importateurs. Enfin, les intervenants ont appelé les citoyens à plus de vigilance et de prudence en matière d'achat de véhicules et à toujours vérifier leurs dossiers d'achat.