Les services de la police judiciaire relevant de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) ont traité durant 2011 trois affaires relevant de l'incitation à la débauche et de la pornographie infantile diffusées sur Internet, a indiqué dimanche à Alger la commissaire principale Kheira Imessaoudène. Dans une intervention sous le thème du «Rôle des services de police dans la protection des enfants contre les crimes et la cybercriminalité», organisée lors d'un atelier de travail régional chapeauté par l'Union internationale des télécommunications (UIT), la commissaire principale a indiqué que «les services de police ont traité 8 affaires en 2008, 26 affaires en 2009 et 3 autres en 2011, relatives à des vidéos de pornographie infantile à travers des portables et leur diffusion sur Internet». S'agissant de la violence sexuelle, la responsable a précisé que 1546 cas ont été enregistrés durant 2008, dont 650 cas de garçons et 896 cas de filles. La Forem plaide pour une instance de coordination pour la protection de l'enfant «La création d'une instance nationale de coordination pour la protection de l'enfant des dangers liés à l'utilisation de l'internet est devenue une nécessité majeure», a estimé pour sa part le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et du développement de la recherche (Forem), Mustapha Khiati. «Cette instance devra être composée des représentants des parents, des écoles, de la Gendarmerie nationale, ainsi que des ministères concernés, et aura pour mission la prise en charge des mineurs victimes de la cybercriminalité, notamment la pédophilie», a-t-il précisé, Il a estimé que «l'Algérie est très en retard par rapport à ce qui se fait dans d'autres pays dans ce domaine», ajoutant qu' «il faut que la législation soit actualisée au moins tous les 2 ans en fonction des dangers qui découlent de l'utilisation du net». M. Khiati a également demandé «l'institutionnalisation du filtrage automatique des sites Internet «jugés dangereux pour les enfants». Il s'agit, selon M. Khiati, d'obliger les vendeurs de l'outil informatique à intégrer le logiciel du filtrage avant chaque vente et d'en informer les parents. Une stratégie nationale en vue d'endiguer le phénomène La DGSN a appelé à la promulgation de lois sur le contrôle des espaces Internet. Elle préconise la mise en place d'un mécanisme et d'une instance de régulation nationale pour contrôler et dénoncer l'exploitation des enfants à travers Internet. Mme Imessaoudène a estimé qu'il fallait élaborer au plus vite une stratégie nationale pour combattre ce phénomène. En outre, elle a salué la coopération internationale dans ce domaine, soulignant le rôle important de l'organisation internationale de la police criminelle Interpol dans la lutte contre la pornographie infantile via le support Internet. L'Algérie n'a pas adopté la Convention de Budapest sur la cybercriminalité qui est le premier traité international qui tente d'aborder les crimes informatiques et les crimes sur Internet en harmonisant certaines lois nationales, en améliorant les techniques d'enquête et en augmentant la coopération entre les nations. Par ailleurs, l'année 2015 a été décrétée année de la sécurité des enfants.