Le quatorzième anniversaire de la mort de Matoub Lounès était une occasion pour les responsables de la fondation qui porte son nom de revenir sur son assassinat. Ce qui a été juste une rumeur, concernant le déplacement d'une équipe d'experts étrangers qui ont effectué une étude balistique et procédé à la reconstitution des faits à Thala Bounane, endroit où a été tué Matoub Lounès, le 25 juin 1998, vient d'être confirmé par un responsable de la Fondation. «Effectivement, en novembre dernier, une équipe d'experts français s'est déplacée à Thala Bounane, le jour de l'Aïd El Fitr, pour ne pas attirer l'attention. Les experts sont resté pratiquement toute la journée et ont effectué leur tâche convenablement et dans les règles de l'art», a déclaré Nourdine Medrouk, membre de la fondation Matoub-Lounès, hier, lors d'une conférence de presse à l'école primaire de Taouerirt Moussa, non loin de la maison de Matoub. Le motif de l'appel de la fondation à des experts internationaux, explique le conférencier, est de présenter des preuves scientifiques au Tribunal international que les membres de la fondation et de la famille du défunt prévoient de saisir dans le cas où la justice algérienne refuse de rouvrir le dossier sur l'assassinat de Matoub. «Nous allons prouver que la thèse prônée jusque-là pas la justice algérienne est fausse. Nous ne pouvons accuser personne en absence d'une enquête crédible», ajoute Nourdine Medrouk. «La famille et la fondation Matoub-Lounès ne compte pas laisser cet assassinat dans l'impunité totale. Nous avons engagé une investigation internationale dont les conclusion sont les suivantes : «L'attentat a été commis par des personnes parfaitement renseignées, entraînées et maîtrisant l'usage d'une arme d'assaut automatique, ce qui leurs a permis de cibler la concentration des tirs… Aucune trajectoire avec la blessure à la tête de Lounès Matoub ne concorde, ce qui est révélateur d'une exécution alors que ce dernier était à l'extérieur du véhicule en position allongée», a précisé l'orateur. Ce dernier ajoute que la famille Matoub «interpelle les autorités judiciaires à rouvrir le dossier Matoub Lounès dans les plus brefs délais, sinon nous n'hésiterons pas à saisir les instances internationales avec un dossier clair et précis». Le représentant de la fondation a réitéré, pour la énième fois, les trois conditions qu'ils exigent pour tenir un procès équitable : la reconstitution des faits, une nouvelle étude balistique et surtout l'audition par la justice des 52 personnes citées par la famille Matoub. L'orateur a déclaré aussi que Madjnoun et le repenti Chenoui, libérés au mois de mai dernier, après avoir purgé une peine de 12 ans de prison pour «complicité dans l'assassinat de Matoub», sont innocents et n'ont rien à voir ni de près ni de loin dans cette affaire.