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La Confédération des syndicats autonomes appelle à l'intervention du président de la République Elle considère que la suspension de Keddad est «une manœuvre du ministère de la Santé»
La Confédération des syndicats de la Fonction publique pour la défense des libertés syndicales, constituée récemment, a estimé hier que la décision de suspension de Khaled Keddad de ses fonctions à l'hôpital Bouchenafa, qui est aussi président du Syndicat national des psychologues, n'est qu'une «manœuvre initiée par le ministère de la Santé, afin de détourner l'attention des syndicalistes de leurs préoccupations réelles, particulièrement après que l'intersyndicale de la santé publique eut annoncé une série de manifestations et rassemblements à travers le territoire national». Dans une conférence de presse organisée hier, la nouvelle confédération non agréée, constituée de syndicats autonomes de la santé, de l'éducation nationale et l'enseignement supérieur, a déclaré avoir pris la décision d'envoyer une correspondance au président de la République, pour le solliciter à intervenir et défendre «le droit des syndicalistes et lever toutes les formes de répression dont ils font l'objet». La confédération a décidé à l'unanimité d'entreprendre une série d'actions, si les syndicalistes suspendus ne sont pas réintégrés à leurs postes, à leur tête Khaled Keddad, et ce, «sans aucune condition», «tout en annulant son passage au conseil de discipline prévu le 4 juillet». Les intervenants à la conférence, tenue au siège de l'Union nationale des travailleurs de l'éducation et de la formation (Unpef) ont précisé que la loi concernant ce point est très claire et ne nécessite aucune interprétation. «Les syndicalistes et les fonctionnaires sont fortement protégés par cette loi, qui leur accorde le droit d'exercer l'activité syndicale, à la fois dans des conditions normales ou dans une situation de crise, sans être soumis à des sanctions disciplinaires ou autres», explique le Dr Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP). Pour leur part, les syndicats autonomes de la santé publique ont accusé Djamel Ould Abbas, ministre de la Santé, «d'essayer de casser les syndicats depuis son investiture à la tête du ministère, en particulier depuis janvier 2011, où des instructions ont été données aux directeurs des établissements de santé publique, reflétant l'indisponibilité du ministère à ouvrir le dialogue avec le front social, ce qui est contraire aux instructions du président de la République», selon le Dr Yousfi. Le président de l'Unpef, Sadek Dziri, considère que «l'action syndicale en Algérie est en danger, puisque les pouvoirs publics sont allés jusqu'à suspendre le président du Syndicat des psychologues, une première dans l'histoire du syndicalisme», selon lui. Le coordinateur national du Conseil national des enseignants de l'enseignement supérieur, Rahmani Abdel Malik, appuie cette déclaration et estime que la décision de suspendre Keddad est «une violation de la Constitution». Il a mis en garde, dans ce cadre, «contre les dérives qui peuvent être engendrées si la tutelle persiste et poursuit dans sa politique de provocation». Le même syndicaliste a interpellé le président de la République à ouvrir un débat sérieux pour la création de vraies institutions. Les psychologues annoncent des actions Le président du Syndicat des psychologues, Khaled Keddad, a fait savoir que son bureau national a adressé plusieurs correspondances, notamment au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, au directeur de la Santé et de la population de la wilaya d'Alger, ainsi qu'au directeur de l'établissement sanitaire de proximité de Bouchenafa (Sidi M'hamed), pour réclamer l'annulation de cette décision de suspension. Le porte-parole a souligné qu'en l'absence de réponse favorable, les psychologues vont décider de renouer avec les mouvements de protestation à partir de la semaine prochaine. Ils prévoient de rendre public le programme demain. Les psychologues ont décidé d'ores et déjà d'aller à la Direction de la santé le jour de la comparution de Keddad devant le conseil de discipline.