De nombreux observateurs avaient prédit à l'Italie un revers, si ce n'est une humiliation contre l'Allemagne en demi-finale de l'Euro, mais la qualification n'avait pas de quoi désarçonner le sélectionneur Cesare Prandelli, qui commence tout juste à rêver. Les Azzurri ont fait chuter la Mannschaft au Stade national de Varsovie (2-1) et retrouveront l'Espagne, championne d'Europe et du monde en titre, dimanche à Kiev. "Quand on rêve, on rêve toujours en grand. C'est le début du rêve", a lancé Cesare Prandelli en conférence de presse. Le score étriqué ne rend pas tout à fait compte de la physionomie du match, tant les Italiens ont multiplié les occasions en deuxième période, avant d'encaisser un but sur penalty dans le temps additionnel (92e). La victoire n'avait pourtant rien de confortable, selon Cesare Prandelli, qui pouvait chaudement remercier les Allemands de ne pas avoir obligé ses hommes à disputer une prolongation qui aurait probablement été fatale aux ambitions italiennes. "S'ils avaient égalisé, je pense que nous aurions perdu 5-2 en prolongation, parce que nous étions essorés", a reconnu le technicien italien. Les Azzurri, toujours aussi joueurs, disposaient d'un temps de préparation écourté par rapport à l'Allemagne, ce qui ne les a pas empêchés de se dépenser sans compter sur la pelouse de Varsovie. "Nous avons toujours essayé de jouer au football, depuis le début du tournoi. C'est notre force. Je crois que nous l'avons montré ce soir", a jugé Cesare Prandelli. "Nous avons toujours essayé de garder le ballon au milieu du terrain. J'ai toujours voulu que nous proposions ce style de jeu", a ajouté le technicien de 54 ans. Prandelli peut d'autant plus savourer cette victoire qu'un tel parcours aurait paru insensé il y a encore quelques semaines, alors que le pays alignait les contre-performances en matches amicaux et voyait éclater un nouveau scandale de rencontres présumées truquées. "Je suis très fier de ces jeunes joueurs. Je ne veux pas que ça tourne autour de moi. L'équipe d'Allemagne est jeune et très talentueuse, mais nous avons beaucoup d'idées. Je crois que nous nous sommes très bien préparés pour ce match", a analysé Cesare Prandelli. Il y a dix jours, il avait fêté la qualification pour les quarts de finale en marchant 21 kilomètres, au milieu de la nuit, en direction d'un monastère polonais. Les journalistes lui ont donc demandé quelle distance il comptait parcourir en cas de sacre, 44 ans après le dernier titre continental des Azzurri. "Nous n'avons pas le temps pour les célébrations. Je n'y ai pas songé", a-t-il répondu.