La dette publique de la France a augmenté de 72,4 milliards d'euros au premier trimestre pour atteindre 1.789,4 milliards fin mars, soit 89,3% du PIB, selon les statistiques publiées vendredi par l'Insee. Le ratio de dette sur PIB a ainsi augmenté de 3,3 points par rapport au trimestre précédent et s'approche de la barre des 90%. Ce niveau symbolique correspond également à celui à partir duquel des études statistiques montrent que le poids de la dette freine la croissance économique. La hausse de la dette publique au premier trimestre s'explique par la progression de celles de l'Etat et des administrations de sécurité sociale, les dettes des administrations publiques locales diminuant. La dette de l'Etat a augmenté de 46,8 milliards d'euros sur la période janvier-mars pour s'élever à 1.381,9 milliards. La dette publique au sens de Maastricht inclut également les dettes des administrations de sécurité sociale (236,6 milliards, soit 31,4 milliards de plus qu'au trimestre précédent), des administrations publiques locales (160,9 milliards, -5,4 milliards) et des organismes divers d'administration centrale (10,0 milliards, -400 millions). La dette de la sécurité sociale a progressé sous l'effet de la hausse de l'endettement de la Cades (Caisse d'amortissement de la dette sociale, +22,4 milliards d'euros), qui augmente sa trésorerie, et de l'Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss, +8,5 milliards d'euros). Le rythme de désendettement des administrations publiques locales est comparable à ce qui avait été constaté aux premiers trimestres des années précédentes, note l'Insee, à travers le remboursement d'emprunts à long terme (-7,7 milliards). La dette nette des administrations publiques s'élève à 1.590,5 milliards d'euros fin mars, soit 79,3% du PIB, contre 78,8% fin décembre, en progression de 17,9 milliards. "L'écart de 54,5 milliards d'euros entre cette hausse de la dette nette et l'augmentation de 72,4 milliards d'euros de la dette brute traduit notamment la forte augmentation de la trésorerie de l'Etat (+21,6 milliards d'euros) et des organismes de sécurité sociale (+27,2 milliards d'euros)", explique l'Institut national de la statistique dans un communiqué. L'Etat français a accordé 9,1 milliards d'euros de prêts aux pays de la zone euro au premier trimestre dans le cadre du Fonds européen de stabilité financière (FESF) : 8,1 milliards à la Grèce, 0,6 milliard au Portugal et 0,4 milliard à l'Irlande.