Le ministre des Affaires étrangères malien, Sadio Lamine Sow, en visite depuis dimanche en Algérie, s'est entretenu hier avec Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères. Les discussions ont tourné autour du «contexte particulier» que vit le Mali en ce moment. Lors de cet entretien auquel a assisté Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Relations africaines et maghrébines, les trois diplomates sont revenus sur la relation fraternelle qui unit les deux pays et sur la crise malienne qui mettent en confrontation le gouvernement, les groupes de rebelles touaregs et des groupes terroristes armés. «La visite s'inscrit dans le cadre des rencontres régulières entre les ministres des deux pays et également en vue d'apaiser les tensions entre les régions du Sahel», déclare le ministre malien. Pour sa part, Abdelkader Messahel est revenu sur la position de l'Algérie qui a privilégié le règlement de la situation de manière diplomatique en multipliant les entretiens avec les concernés et en cherchant un terrain d'entente qui éviterait aux populations locales une situation encore plus dramatique. «Le conflit qui oppose les différentes parties du Mali ne trouvera une solution que si le pays préserve son unicité et son intégrité territoriale», a déclaré Messahel. A ce sujet, l'Algérie rejoint le choix de l'Union africaine, des Nations unies et de la Cédéao qui voulaient régler la crise de manière pacifique avant de recourir à l'intervention militaire au cas où les choses s'enveniment. «Tous les partenaires de l'Algérie se rejoignent dans un point commun qui est la négociation avant d'envisager d'autres alternatives. Il est à noter que la visite du ministre malien est en relation avec les débordements du conflit opposant le Mujao et le MNLA au gouvernement malien. Les groupes extrémistes armés veulent à tout prix déstabiliser l'Algérie, première puissance de la région, en multipliant les attentats terroristes et en prenant en otage des citoyens algériens afin d'alimenter financièrement leur mouvement. L'Algérie condamne la destruction des mausolées maliens Parmi les provocations commises également par le Mujao, la destruction de mausolées à Tombouctou dans le nord du Mali, monuments historiques classés par l'Unesco patrimoine mondial en danger. Dans ce sens, l'Algérie a fortement condamné la destruction de ces mausolées, héritage culturel que se partagent les deux pays. «Nous condamnons fortement la destruction des mausolées au nord du Mali par le Mujao, un site architectural musulman qui s'inscrit dans le patrimoine culturel mondial», a déclaré hier le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Pour lui, le pillage de monuments historiques est une atteinte aux principes fondamentaux de la religion et ses valeurs représentées dans les effigies ciblés. «Les mausolées sont une reconnaissance de la population malienne aux saints et aux savants qui ont transmis les valeurs de l'Islam et qui ont transmis les concepts de tolérance et de spiritualité», indique-t-il. Il a finalement lancé un appel en direction des Maliens pour la sauvegarde et la préservation de cet héritage inscrit dans le patrimoine mondial de l'Unesco au profit des générations futures. «Il faut perpétuer les symboles qui ont marqué l'histoire du pays», a-t-il conclu. Enfin, les négociations entre les pays de la région de l'Afrique de l'Ouest se poursuivent afin de trouver des arrangements dans les plus brefs délais. Les émissaires des différents pays concernés n'ont pas fini de se déplacer dans ces territoires afin de se concerter et tenter de recouvrer la stabilité de la région. Ainsi, d'autres ministres africains sont attendus prochainement en Algérie. Le caractère délicat de la situation implique une urgence dans l'action puisque ce sont des vies humaines et des héritages culturels qui sont menacés.