Les pays ouest-africains regroupés au sein de la Cédéao veulent renforcer les autorités de transition à Bamako, face aux activités des groupes terroristes qui contrôlent le nord du pays où ils commettent de nombreuses exactions. Hier, à Ouagadougou, s'est déroulée la réunion du groupe de contact sur le Mali. Les chefs d'Etat du Niger et de la Côte d'Ivoire ont pris part à cette conférence, selon les agences de presse. Plusieurs personnalités de la classe politique et de la société civile maliennes ont assisté également à cette rencontre autour du médiateur Blaise Compaoré. Mais cette réunion s'est tenue sans le président ni le Premier ministre de transition. Pour Mahamadou Issoufou, président de la République du Niger, «c'est de trouver des solutions à cette crise que traverse le Mali. Et je fonde l'espoir qu'il y aura des avancées dans la mesure où cette réunion connaît la participation des forces vives du Mali». Chacun est venu à ce sommet avec son agenda, précise-t-on. Les priorités ne sont pas les mêmes pour les participants maliens. Alioune Gueye, vice-président du Conseil national de la jeunesse du Mali, donne son avis : «Nous, nous pensons qu'il y a un gouvernement qui est là. Certes, il y a des difficultés et des insuffisances, mais cela ne doit pas être la priorité des priorités. La priorité aujourd'hui c'est d'engager l'offensive au niveau du Nord». Cette éventualité est écartée par l'ONU qui recommande l'épuisement des voies politiques et du dialogue entre les différents acteurs du conflit. Il faudrait signaler l'absence à ce sommet du groupe de contact du président et du Premier ministre de transition du Mali. Les deux hauts responsables maliens ont exprimé leur refus du déploiement d'une force militaire régionale à Bamako, option défendue particulièrement par la Cédéao. Cependant, les leaders de la sous-région ont rappelé au Premier ministre malien que sa légitimité ne reposait que sur «le décret présidentiel signé par Dioncounda Traoré». La Cédéao défend donc l'idée d'un gouvernement inclusif, disant clairement un «gouvernement d'union nationale». Ce qui figurera, selon certaines sources, à l'ordre du jour des discussions avec les représentants de la classe politique malienne présents à Ouagadougou. Toutefois, certains partis considérés comme favorables aux putschistes du 22 mars n'ont pas voulu faire le déplacement. L'absence du président Dioncounda Traoré, qui poursuit en France sa convalescence après son agression du 21 mai dernier, est également un gros handicap pour la Cédéao qui comptait sur sa venue pour valider la mise en place d'un gouvernement d'union nationale. Qu'apportera donc cette réunion à la crise malienne ? La réponse sera certainement apportée aujourd'hui.