Les ministres des affaires étrangères de l'union du maghreb arabe (UMA) se sont réunis hier à l'hôtel Sheraton d'Alger dans le cadre du conseil des ministres des AE de l'UMA. Cette rencontre avait comme toile de fond la sécurité au Maghreb. Première rencontre du genre, cet événement qui était prévu depuis le mois de février dernier arrive au moment où le Maghreb connaît de nombreux tumultes essentiellement générés par le conflit malien. A l'ordre du jour de cette réunion, la mise en place d'une stratégie de lutte contre le banditisme, le crime organisé, l'immigration clandestine, le blanchiment d'argent et la circulation d'armes. Les travaux des experts ont débuté dimanche dernier et l'adoption des résolutions s'est faite hier en présence des ministres concernés. La cérémonie d'inauguration des travaux a été ouverte par le ministère des affaires étrangères libyen, Achour Ben Khiar, qui a annoncé fièrement le bon déroulement des législatives dans son pays et a félicité l'Algérie pour le cinquantenaire de son indépendance. Il s'est dit ravi de participer à cette rencontre dont les résultats permettront de poser les premiers jalons de la lutte contre le terrorisme et le banditisme. «Le changement économique nécessite un travail commun entre tous les pays de la région pour atteindre un objectif efficient» a-t-il dit. Il abordera également le sujet du chômage et de la lutte contre la précarité qui se répercutent négativement sur les économies nationales des pays. L'utilité de s'unir pour régler les problèmes pressants était aussi évoquée par tous les ministres qui ont pointé du doigt le conflit malien. «Ce qui affecte un pays de la région se répercutera forcément sur l'autre ; il faut miser sur la carte de l'unification» indique le ministre libyen. Pour sa part, le ministre des affaires étrangères algérien Mourad Medelci félicitera la Libye pour la réussite de ses élections. «Il est important d'unir nos forces pour trouver des solutions qui mettront un terme aux perturbations que connaît le Maghreb», dira-t-il. Il insistera sur la nécessité de multiplier les rencontres de ce type et de négocier afin de prendre les bonnes résolutions. Mettre en place une stratégie de lutte antiterroriste commune Il appellera à davantage d'entraide et à l'obligation de cumuler les efforts et de ne pas lésiner sur les moyens. «Il faut sortir avec une feuille de route commune qui nous permettra d'avancer dans la bonne direction» indiquera-t-il. Il mettra également en garde contre les réseaux terroristes qui s'allient par affinités et qui risquent de compromettre l'intégrité des pays. Pour lui, la propagation des groupes armés et le blanchiment d'argent sont étroitement liés et le financement des réseaux terroristes se fait à travers de l'argent illicite remis en circulation. De son côté, le ministre des Affaires étrangères marocain, Saidi Othmani, a mis l'accent sur une tactique sécuritaire et judiciaire qui abolira le crime organisé. «On doit se concerter entre pays frères pour échanger des avis sur les questions sécuritaires et partager nos expériences en matière de lutte antiterroriste» précise-t-il. Il se dira contre les divisions qui se produisent au Mali et lancera un message en direction du peuple malien afin qu'il préserve son unité territoriale. Pour le ministre des AE tunisien, Rafik Abdessalem, la sécurité et la lutte contre le terrorisme ne connaissent pas de frontières. «La stabilité de la région du Maghreb est un intérêt commun, nous devons joindre nos efforts pour assurer notre développement économique, politique et social» précise-t-il. Lui aussi évoquera le sujet phare du moment, celui qui concerne le Mali, et invitera les pays voisins à mettre des entraves à l'avancement des groupes terroristes qui mettent en danger les citoyens et l'héritage culturel commun aux pays du Maghreb. Enfin, le ministre des AE mauritanien reviendra sur l'intérêt de relancer l'économie maghrébine, challenge tributaire de l'apaisement des tensions dans la région.