A l'instar de leurs concitoyens des autres régions du pays, les Oranais vivent au rythme des pannes de réseau et de manque de liquidités au niveau des bureaux de poste. Le phénomène est vécu avec acuité à l'occasion des virements des pensions de retraite. «Nous vivons un véritable calvaire à chaque fin de mois. Je suis venu de Misserghine où j'ai déjà fait la queue pour encaisser ma retraite mais on m'a signifié qu'ils n'avaient plus de liquidités. J'ai fait un saut par la poste des Amandiers et là aussi j'ai été surpris par l'absence de liquidités. Je ne sais pas comment faire. Je n'ai même plus pour rentrer car je n'ai pas de quoi payer un taxi», dira un septuagénaire rencontré au niveau de la grande poste. Son cas n'est pas unique et récemment des citoyens de Misserghine se sont plaints de cette situation en adressant une réclamation à la direction de wilaya pour dénoncer aussi bien l'état de vétusté du bureau de poste du village que le manque de liquidités ou les pannes de connexion qui affectent les appareils. «Il y a quelques jours, le bureau de poste des Amandiers, qui connaît mille et un problèmes liés à la connexion et à l'insuffisance des provisions, est resté fermé durant plusieurs jours. Les citoyens excédés se sont plaints même au commissariat du quartier», affirme un autre citoyen. Tous les bureaux de poste de la périphérie du centre-ville vivent ces problèmes de manque de liquidités ce qui pousse de nombreux usagers à se rabattre sur la Grande poste qui affiche des taux de présence record. «Je plaints les agents de cette poste. Ils ont un volume de travail qui dépasse tout entendement surtout durant les jours où les pensions de retraite sont virées. Si les autres bureaux étaient suffisamment approvisionnés, ils ne vivraient pas cette cohue», note avec dépit un autre citoyen. Une source de la direction de wilaya d'Algérie Poste affirme que les bureaux et autres recettes sont régulièrement dotés en provisions suffisantes. «Il faut prendre certaines précautions en matière de sécurité pour assurer ces provisions. On ne peut pas doter les bureaux de fonds qui pourraient susciter les convoitises de certains malfaiteurs. Depuis l'apparition du phénomène du terrorisme et la multiplication des attaques contre les bureaux de poste isolés, nous prenons des précautions», affirme notre source qui avoue que le manque de liquidités touche de nombreux bureaux en raison justement de ces précautions. Mais en attendant, les bureaux de poste de la périphérie oranaise continuent d' afficher le panneau «pas d'argent», qui fait rager les usagers.