C'est une grève illimitée qu'annoncent, depuis avant-hier, les travailleurs de l'usine Leader Meuble, implantée depuis 1973 à Taboukert, commune de Tizi Rached, 20 kilomètres à l'est du chef-lieu de wilaya. Les laborieux de cette usine, qui a comme principale activité, la fabrication et la commercialisation de meubles domestiques, de bureau et, comme activité secondaire, la fabrication et la commercialisation de mousse souple et les équipements hôteliers et collectifs, exigent la prise en charge de tous leurs droits socioprofessionnels. Tous les services ont été paralysés depuis mardi dernier. «La grève a été largement suivie», précise une source proche des contestataires. Cinq points figurent dans un préavis de grève, adressé à la direction de l'usine le 2 juillet dernier. Les grévistes réclament «une augmentation de 50% des salaires avec effet rétroactif depuis 2009 pour les travailleurs du secteur exécution et maîtrise et la régularisation des travailleurs dans les postes qu'ils occupent actuellement», «l'instauration d'une réglementation intérieur pour mettre fin à l'anarchie au sein de l'entreprise», «une tenue de travail renouvelée tous les deux ans, en plus de gants, masques et lunettes de sécurité». Les doléances des travailleurs portent aussi sur la mise à leur disposition de matériels de sécurité. Enfin, et s'agissant des conditions de travail, on croit savoir que les travailleurs ne sont même pas dotés de chaussures de travail depuis plus 17 ans. Ce qui constitue un danger permanent pour l'ensemble des employés, et en toute violation des normes du travail. Face à cette situation, notre source explique que «la direction est restée indifférente». Hier, au deuxième jour de la grève, c'est le statu quo. Aucun contact n'a été entrepris avec les travailleurs en vue de mettre fin au mouvement. Même les responsables de l'union locale de l'UGTA, à laquelle le collectif des travailleurs est affilié, ne sont pas arrivés à dissuader les grévistes. Ces derniers restent déterminés et mobilisés à poursuivre leur mouvement jusqu'à satisfaction totale de leur plate-forme de revendications. «Nous vous avons saisi, au même titre toutes les autorités locales et la tutelle SGP, par écrit à deux reprises, le 10 puis le 25 juin, malheureusement, vous persistez dans votre stratégie de mutisme en nous ignorant et en réprimant», avait écrit le collectif des travailleurs dans son préavis à l'adresse du premier responsable de l'usine, avant de passer à une grève illimitée.