Bien que les autorités locales ne cessent à chaque occasion de vanter la couverture de la totalité des communes de la wilaya de Tizi Ouzou en alimentation en eau potable, l'été vient chaque année les démentir. Le nombre d'actions de protestation enregistrées à longueur de journée prouve que la situation est loin d'être rassurante. Après les habitants de Tifaou, dans la commune d'Aït Yahia Moussa, ceux de l'arch Ath Frawsen dans la commune de Mekla, voilà que d'autres citoyens à Sidi Naâmane et Maâtkas sortent dans la rue pour réclamer, 50 ans après l'indépendance de l'Algérie… de l'eau. Pas moins de 15 hameaux constituant la coordination des comités de villages de l'arch de Berkouka, dans la daïra de Maâtkas, 40 km au sud-ouest de la ville de Tizi Ouzou, ont fait, hier, une véritable démonstration de force descendant dans la rue pour réclamer l'alimentation en eau potable. Selon des sources locales, des centaines de citoyens se sont donné rendez-vous le matin, au lieu-dit Taneklet Bouvroune, avant d'entamer une marche pacifique vers le centre ville de Souk Lekhmis au centre-ville de la daïra. «C'est les promesses non tenues des autorités locales qui ont poussé les villageois à sortir dans la rue. Nous ne pouvons plus attendre, alors que l'eau devient indispensable en cette période de chaleur», explique un délégué. L'arch de Berkouka, qui englobe environ 15 000 habitants, souffre de la rareté de l'eau depuis plus de deux ans. La vétusté du réseau AEP engendrant des pertes énormes en eau, vient s'ajouter à une distribution à la limite acceptable. Chose qui a accentué la grogne des habitants qui ne veulent rien entendre des excuses des élus locaux. Ces derniers avaient entamé dans le passé, des démarches en vu de la rénovation du réseau AEP, mais, les résultats tardent à voir le jour. Des foyers demeurent sans eau jusqu'à quinze jours et un mois. La situation devient insupportable. Les protestataires ne se sont pas contentés de la marche , puisque devant le siège de la daïra, fermé par décision des autorités locales de peur qu'il y ait des dépassements, ils ont observé un rassemblement pour dénoncer ‘la fuite en avant et la défaillance des responsables, face aux besoins les plus élémentaires des citoyens'. Pis, un autre groupe de jeunes a procédé à la fermeture du CW 147 à l'aide de troncs d'arbre, pneus enflammés et tas d'objets hétéroclites. A Sidi Naâmane, commune distante d'environ 20 km au nord-ouest de Tizi Ouzou, c'est les habitants des villages Lemlaâb, Imekhlaf et Mlikech qui bloquent le siège de l'APC depuis quatre jours, indique une source locale. Ils dénoncent le manque d'eau potable et demandent leur part du développement, car, disent-ils, leurs villages ont été exclus des programmes de développement destinés à la commune. La dégradation du réseau routier, le manque d'infrastructures de loisirs et le réseau d'électricité qui enregistre des pannes répétées, sont entre autres les doléances soulevées par les villageois. Mais, le grand problème qui guette les foyers en cette période, demeure le manque d'eau potable. «Les robinets sont à sec depuis près d'un mois», témoigne l'un d'entre eux. Déterminés à arracher les points inscrits dans leur plate-forme de revendications, les protestataires menacent de porter leur action au niveau de la daïra de Draâ Ben Khedda.